Maintenant qu'il a été élu avec un mandat fort, clair et majoritaire, le premier ministre désigné François Legault devra s'activer à préparer la transition et surtout mettre son équipe en place. M. Legault devra livrer la marchandise promise ou, tout au moins, ébaucher ses projets plus clairement.
Cette victoire éclatante ne peut pas faire oublier l'immense responsabilité du gouvernement Legault, qui a promis la maternelle à 4 ans, la réduction de l'immigration de 20% et le dégraissage de l'État, sans oublier un fort réinvestissement en éducation.
Sébastien Bovet évoquait la possibilité lundi soir que l'Assemblée nationale ne soit pas convoquée cet automne pour laisser le temps au gouvernement Legault de se mettre sur pied. Cette idée est très mal avisée. M. Legault doit saisir le momentum, afin de prendre ses marques et d'imposer son agenda législatif et administratif.
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M. Legault veut en effet hausser l'âge légal du cannabis, déchirer l'entente avec les médecins spécialistes, abolir la ligne rose de Valérie Plante à Montréal, réviser le rôle d'Investissement Québec et réduire les délais pour les projets de ressources naturelles. Ça va brasser dans la cabane, comme on dit, cet automne et l'année prochaine.
Je sens bien que Québec solidaire et le PQ vont s'opposer fortement à ces projets, tout comme le PLQ.
Je sens bien que Québec solidaire et le PQ vont s'opposer fortement à ces projets, tout comme le PLQ. À ce sujet, une démission de Philippe Couillard semble inévitable cette semaine, dans le contexte de ce recul historique des libéraux lundi soir.
Au PQ, Jean-François Lisée a bien compris le message hier à la suite de cette cuisante humiliation dans Rosemont et partout au Québec. Lucide, il a annoncé son départ comme chef du Parti québécois. Un PQ qui revient grosso modo à 1973, avec moins de 12 députés à l'Assemblée nationale, ce qui implique la perte de statut officiel au Parlement.
Le PQ devra se réinventer, lancer une course à la chefferie et rebâtir les ponts. Peut-être même se saborder ou changer de nom?
Le PQ n'a pas réussi à connecter avec les jeunes et les femmes. Il est réduit à une peau de chagrin. Le parti devra se réinventer, lancer une course à la chefferie et rebâtir les ponts. Peut-être même se saborder ou changer de nom?
Il s'agit d'une grande victoire pour QS, même s'il n'obtient pas le statut de parti à l'Assemblée nationale.
Cette élection est le fruit d'une cassure générationnelle. Les jeunes ont déserté les vieux partis et investi Québec solidaire, qui se retrouve avec 10 sièges à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'une grande victoire pour QS, même s'il n'obtient pas le statut de parti à l'Assemblée nationale. QS est bien représenté hors de Montréal, soit à Québec, en Estrie et en Abitibi. C'est une percée incroyable. QS ne laissera pas sa place au cours des quatre prochaines années et on peut déjà entrevoir l'opposition forte qu'elle offrira contre la CAQ de François Legault.
Somme toute, ce sont quatre années intéressantes qui nous attendent et bien des surprises en perspective. La réalité du pouvoir va vite rattraper la CAQ. Les trois partis d'opposition seront vigilants.
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