Pierre Karl Péladeau avait promis de répondre, c'est maintenant chose faite. En partie.
Après des révélations de l'émission Enquête de Radio-Canada voulant que plusieurs compagnies ou succursales liées à Québecor se retrouveraient dans une dizaine de paradis fiscaux et pourraient pratiquer l'évitement fiscal, M. Péladeau avait promis sur Twitter de répliquer.
«Comme tant d'autres choses, Radio-Canada travestit la réalité», affirme-t-il maintenant dans une publication sur Facebook.
Le chef du Parti québécois s'est toutefois attaqué à un point bien précis du reportage: l'énoncé selon lequel il aurait refusé de commenter. En référence à la fiscalité de Québecor, il se contente d'indiquer: «J'aurai l'occasion de revenir sur cet autre gros pétard mouillé.»
Il fournit ainsi un courriel présentant un échange entre sa collaboratrice Annick Bélanger et la journaliste de Radio-Canada Madeleine Roy. Dans ce courriel, Mme Bélanger explique les raisons qui poussent M. Péladeau à ne pas commenter, rappelant quelques dossiers antérieurs impliquant Radio-Canada. Des dossiers l'amenant à douter de la possibilité d'obtenir un traitement équitable.
Mme Bélanger conclut avec un avertissement: «Nous souhaitons vous faire part que vous ne saurez plaider la bonne foi si M. Péladeau devait avoir recours aux tribunaux si vous deviez porter atteinte à sa réputation et à son intégrité comme il semble être votre animus actuellement. Soyez également avisé que M. Péladeau requerra des dommages exemplaires, si nécessaire.»
Voyez ci-dessous le message complet de Pierre Karl Péladeau:
La semaine dernière, Pierre Karl Péladeau avait été pointé du doigt par un reportage de La Presse concernant des stratégies fiscales de Quebecor World dans des pays comme la Suisse, le Luxembourg et l'Islande.
PKP se défend
Le chef péquiste s’est défendu au micro de Paul Arcand lundi matin, sur les ondes du 98,5FM.
Pierre Karl Péladeau a de nouveau assuré qu’il n’avait jamais créé de filiales dans des juridictions de complaisance quand il dirigeait Québecor et Québecor Média.«Je n’ai jamais créé de sociétés dans des paradis fiscaux», a-t-il réitéré. Pierre Karl Péladeau souligne toutefois qu’il peut seulement répondre des gestes posés alors qu’il était PDG de l’entreprise.
«Je vous l’ai dit, et je l’ai écrit également, que moi j’ai donné des instructions que nous n’utilisions pas ces structures que j’ai appelées ‘’exotiques’’, parce que des fois c’est un petit peu l’expression qu’on utilise dans le jargon des fiscalistes», a-t-il dit.
Par contre, Québecor a fait l’acquisition d’entreprises qui, elles, détenaient des filiales dans des paradis fiscaux. «Je m’en suis rendu compte récemment», a dit Pierre Karl Péladeau.
Dans le cas de Vidéotron, ces filiales «ont été créées par les Chagnon» en 1996 et en 2000, dit-il au sujet de la famille qui possédait l’entreprise avant son acquisition par Québecor.
«On ne peut pas m’accuser de les avoir créées», plaide le chef péquiste.
Au sujet de Quebecor World, qui détenait des imprimeries dans de nombreux pays, Pierre Karl Péladeau s’est fait plus nuancé. Il affirme que la compagnie «avait une structure corporative complexe dans lequel [sic], effectivement, on pourrait retrouver des entreprises ou des compagnies qui étaient localisées dans des pays que vous qualifiez de paradis fiscal.»
Quant à l’allusion à une possible poursuite judiciaire dans le courriel envoyé à Radio-Canada, Pierre Karl Péladeau confirme qu’il évalue ses options. «On va voir», a-t-il répondu.
Voir aussi: Pierre Karl Péladeau et La Presse:
7 faits méconnus sur le drapeau du Québec
