Quand votre fils connaît par coeur la date de la finale de la Coupe du monde et celle de la sortie de la nouvelle saison de son jeu vidéo préféré, mais que vous vous souvenez qu'il avait oublié de vous souhaiter une bonne fête des Mères, vous avez plusieurs options:
a) lui pardonner, car il est entré au collège cette année et, contrairement à ses maîtresses des dernières années, vous imaginez mal son prof de techno lui proposer de vous fabriquer un collier de nouilles;
b) ne pas lui en vouloir, car contrairement à vous, quand vous étiez petite, il n'a pas de frères et soeurs pour le lui rappeler;
c) avoir un petit coup de mou en pensant à toutes les petites attentions que vous avez pour lui au quotidien;
d) lui rappeler que vous n'êtes pas là que pour remplir le frigo, le conduire comme un Uber à ses loisirs, laver son linge et que vous aimeriez qu'il pense à vous une journée par an;
et enfin, e) menacer (je sais, c'est moche) de le priver d'écrans et d'internet pendant une semaine histoire de lui inculquer le sens des priorités.
C'est vrai ça, je me soucie toujours des besoins des autres, mais qui se soucie des miens?
Finalement, c'est un petit mix de toutes ces options que j'ai exprimé au petit déjeuner en l'entendant espérer l'arrivée de la nouvelle saison de Fortnite comme un jour fabuleux, et tout ça sans culpabiliser. C'est vrai ça, je me soucie toujours des besoins des autres, mais qui se soucie des miens?
Puis, comme d'habitude, ma saute d'humeur a été de courte durée et j'ai réalisé qu'après tout les jeux vidéo permettaient à mon fils de jouer en réseau avec ses amis, d'en parler avec eux longuement au téléphone ou quand ils se voyaient et de partager avec eux une culture commune de joueurs. À son âge, je regardais bien Les Simpson à la télé et j'étais heureuse d'en rire avec mes copains à la récré.
Je devrais, moi la première, commencer à lever le nez de mon téléphone cet été en guise d'exemple.
Je relativisais aussi mes préoccupations en me disant qu'en accompagnant mon fils vers une consommation non addictive des écrans et un usage responsable des réseaux sociaux, je devrais, moi la première, commencer à lever le nez de mon téléphone cet été en guise d'exemple.
En effet, j'ai décidé de lever le pied sur les réseaux sociaux et j'ai fait le plein de bons romans pour renouer avec le temps lent, la concentration et la profondeur, au lieu de tout survoler du bout du pouce comme à mon habitude.
J'ai également mis de côté ma montre connectée histoire de ne plus sursauter au moindre texto ou courriel reçu, et de ne plus y répondre instantanément.
Ceci pour prendre un peu de recul face à cette révolution virtuelle que nous vivons et qui peut nous conduire en permanence à privilégier l'insignifiant au détriment de l'essentiel, à savoir: la force de notre amour pour ceux qui nous aiment et que nous aimons...
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