Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La pandémie va-t-elle nous empêcher d'interdire les plastiques jetables?

Plus de la moitié des personnes sondées souhaitent attendre le dénouement de la crise de la COVID-19 avant d'aller de l'avant.
Près du tiers des Canadiens estiment avoir consommé davantage de produits emballés dans du plastique depuis le début de la crise sanitaire.
champlifezy@gmail.com via Getty Images
Près du tiers des Canadiens estiment avoir consommé davantage de produits emballés dans du plastique depuis le début de la crise sanitaire.

La pandémie de COVID-19 a refroidi les ardeurs des Canadiens dans la lutte aux plastiques à usage unique, selon une étude de l’Université Dalhousie. Une consultation qui survient alors que le gouvernement fédéral s’est engagé à interdire certains de ces items dès l’an prochain.

Entre 2019 et 2020, le pourcentage de Canadiens qui appuieraient une telle réglementation a chuté de 70 % à 58 %, selon le laboratoire en science analytique agroalimentaire de l’université néo-écossaise.

«Alors que des réglementations plus strictes, et même des interdictions, avaient autrefois semblé être des mesures presque consensuelles, ce soutien est maintenant érodé», a affirmé l’auteur principal de l’étude, Robert Kitz.

Même si, selon le rapport, les Canadiens sont encore conscients de l’impact environnemental des plastiques, 29 % des participants ont estimé avoir consommé plus de produits emballés dans ce matériel pendant la pandémie.

“La COVID-19 a peut-être fait oublier à certaines personnes notre dépendance au plastique, mais le problème est toujours parmi nous.”

- Dr Tony Walker, assistant-professeur à l'Université Dalhousie

Plus de la moitié des gens sondés ont convenu qu’il serait mieux d’attendre le dénouement de cette crise avant d’imposer de nouvelles réglementations sur l’utilisation des plastiques.

«La COVID-19 a peut-être fait oublier à certaines personnes notre dépendance au plastique, mais le problème est toujours parmi nous», a conclu le coauteur de l’étude, le Dr Tony Walker.

En partenariat avec la maison de sondage Angus Reid, le laboratoire a comparé environ 1014 réponses datant de mai 2019 à 977 autres du mois dernier.

Chaque échantillon comporte une marge d’erreur de plus ou moins 3,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Fausses conceptions

La pandémie a fait reculer la lutte aux plastiques à usage unique un peu partout au pays. Pourtant, remplacer des articles réutilisables par des articles jetables ne permet pas de réduire le risque de propagation de la COVID-19, comme le soulignaient récemment plus d’une centaine d’experts du domaine de la santé.

«Le plastique à usage unique n’est pas intrinsèquement plus sûr que les contenants réutilisables, et pose des problèmes supplémentaires de santé publique une fois jeté», écrivaient des experts de 18 pays, dont le président de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, dans une déclaration publiée le mois dernier.

Ils soulignaient notamment que la transmission par des surfaces infectées - comme des sacs d’emplettes, par exemple - est extrêmement rare, tout en rappelant que le virus survit bien sur le plastique, qu’il soit à usage unique ou non.

Le gouvernement de Justin Trudeau s’est engagé à interdire certains plastiques à usage unique en 2021, sans fournir de liste exhaustive des produits dans sa mire.

Inquiète de voir les acteurs des industries pétrolière et pétrochimique profiter de la pandémie actuelle pour faire mousser leurs propres intérêts, Greenpeace a d’ailleurs lancé une campagne de publicité pour enjoindre le gouvernement Trudeau d’adopter une réglementation ambitieuse. Une pétition demandant au gouvernement Trudeau de tenir sa promesse, lancée au printemps par l’ONG Oceana Canada, a aussi recueilli plus de 83 000 signatures.

Avec La Presse canadienne

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.