Les Canadiens les plus scolarisés sont beaucoup plus favorables à l'idée d'augmenter le nombre d'immigrants admis au pays que ceux qui n'ont pas de qualifications postsecondaires, selon les résultats d'un sondage Léger publié lundi.
Alors que 48% des répondants ayant arrêté l'école au primaire ou au secondaire souhaitent réduire le nombre d'immigrants accueillis au Canada, les personnes qui ont fréquenté l'université sont plutôt en faveur du statu quo (49%) ou de l'augmentation du nombre d'immigrants (18%).
En 2016, le Canada a accueilli 296 000 immigrants. Le gouvernement fédéral a annoncé son intention de faire grimper ce nombre à 340 000 d'ici 2020.
Les données du sondage Léger démontrent également que les hommes (14%) sont légèrement plus ouverts à l'idée d'accélérer l'immigration que les femmes (9%).
Les francophones plus réticents
À l'échelle canadienne, les francophones sont les plus fervents opposants à l'idée d'ouvrir les vannes de l'immigration. Près d'un Canadien francophone sur deux (47%) estime qu'on devrait plutôt réduire le nombre de nouveaux arrivants.
À l'aube des élections provinciales au Québec, la volonté de réduire le nombre d'immigrants - exprimée par la Coalition Avenir Québec et le Parti québécois - risque de faire plusieurs adeptes. Quelque 41% des Québécois y adhèrent. À peine 8% des Québécois sont ouverts à l'idée d'accueillir plus d'immigrants, alors que 45% sont en faveur du maintien des chiffres actuels.
Le gouvernement Couillard a toutefois dénoncé cette proposition, arguant qu'elle nuirait à la croissance économique de la province.
La ministre de l'Économie Dominique Anglade,et le ministre de l'Immigration David Heurtel ont récemment rappelé que 52% des emplois créés au Québec depuis 2006 ont été comblés par des immigrants.
La province est toutefois beaucoup plus ouverte à l'immigration que l'Alberta, où 54% des répondants ont dit vouloir voir moins d'immigrants entrer au pays.
C'est en Colombie-Britannique que l'ont souhaite le plus voir le nombre d'immigrants augmenter. Près d'un habitant de la province sur cinq (49%) choisirait cette voie.
Changement de mentalités
Les milléniaux, particulièrement les plus jeunes, voient plus de bénéfices à une immigration soutenue que leurs aïeux. Alors que 41% des baby boomers et des Gen X (35 à 54 ans) réclament une baisse de l'immigration, cette donnée glisse à 34% chez les milléniaux et à 27% si on ne prend en compte que les personnes âgées de 18 à 24 ans.