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Pour dépister un cancer de la prostate, le toucher rectal de plus en plus critiqué

Cancer de la prostate: le toucher rectal de plus en plus critiqué
Close-up of female surgeon putting on gloves
Vstock LLC via Getty Images
Close-up of female surgeon putting on gloves

Il est moins meurtrier que le cancer du poumon ou colorectal, mais le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes. Pour le dépister, les spécialistes peuvent pratiquer une prise de sang et un toucher rectal. La première permet de mesurer le taux de PSA, une protéine présente dans la prostate généralement en petite quantité. Grâce à la seconde, le médecin va vérifier «le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate», comme l'explique l'Institut national du cancer.

Ce dernier examen est, certes, «inconfortable» mais indolore. Il reste malgré tout une source d'angoisse pour nombre de patients. Que ces derniers se rassurent, une nouvelle étude publiée en septembre 2016 vient accréditer le camp de ceux qui pointaient le manque d'efficacité de cet examen.

Des examens «insuffisamment fiables»

Un urologue américain, le professeur Ryan Terlecki de Caroline du Nord a dirigé une équipe de recherche pour étudier les précédentes études et les données sur le sujet. Au total donc, le parcours sur 13 ans de 38 000 hommes qui ont subi une fois par an pendant trois ans un toucher rectal et une analyse de sang a été étudié. Les conclusions des chercheurs ont montré que l'examen rectal n'avait pas amélioré le dépistage du cancer de la prostate.

L'équipe de recherche a ainsi trouvé que parmi les 5000 hommes pour lesquels l'analyse de sang n'avait relevé aucune anomalie, mais que le toucher rectal avait semblé suspect, seulement 2 % d'entre eux avaient finalement développé un cancer nécessitant une surveillance et un traitement.

Il convient aussi de rappeler que l'efficacité des tests sanguins est également mise en cause. En France, l'Institut national du cancer assure que le toucher rectal et le dosage PSA sont «insuffisamment fiables», mais qui, lorsqu'ils sont normaux, peuvent permettre de rassurer les patients. Toutefois, dans 10 % des cas, un faible de taux de PSA ne veut pas dire qu'il n'y a pas de cancer et toutes les tumeurs ne sont pas détectables avec un toucher rectal.

Vivre avec le cancer de la prostate

Après un résultat inquiétant de toucher rectal ou de prise de sang avec un taux de PSA élevé, la biopsie permet dans 80 % des cas de confirmer ou non la présence d'un cancer.

Cependant, dans certains cas, les cancers de la prostate pourraient ne pas tous être dépistés sans présenter un risque pour le patient. «Le cancer de la prostate évoluant souvent lentement, ajoute l'Institut national du cancer, de nombreux cancers restent "latents" ou n’auraient jamais fait parler d’eux s’ils n’avaient pas été détectés par le dépistage (on parle de "surdiagnostic"). C’est le cas de près de la moitié des cancers de la prostate dépistés. Ces cancers auraient pu ne pas être diagnostiqués et ne pas être traités sans que cela ne porte préjudice à ces hommes.»

Selon une autre étude publiée ce mois de septembre également, les hommes atteints d'un cancer de ce type ont peu de risques d'en décéder dans les dix années qui suivent le diagnostic, qu'ils aient ou non subi une intervention chirurgicale ou une radiothérapie.

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