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La jeunesse brésilienne s'impose

Les jeunes marchent pour dénoncer le coût de la vie élevé, la poussée de l'inflation, la mauvaise gestion des finances publiques, la brutalité policière, la corruption et l'impunité. Ils marchent aussi pour attirer l'attention de la presse étrangère, sur place pour couvrir la Coupe des Confédérations lancée samedi passé et qui sert de test au Mondial de 2014.
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Des bouts de papier blanc flottent au-dessus de la foule massée à l'intersection des avenues Presidente Vargas et Rio Branco, un des plus importants carrefours du centre-ville de Rio. Des fonctionnaires lancent des feuilles par les fenêtres des édifices à bureaux, comme pour symboliser la paix et encourager ceux qui ont décidé d'envahir la rue. Des gens masqués se font photographier, des fleurs sont distribuées et des percussionnistes donnent le rythme aux slogans. Ce qui semble être un carnaval est en fait le réveil d'une génération.

«Ce n'est pas la Grèce, ni la Turquie! C'est le Brésil qui sort de l'inertie!», scandent les manifestants les poings en l'air. Ils son majoritairement dans la vingtaine, représentent la classe moyenne et ils veulent en finir avec l'immobilisme du pays. Certains brandissent des drapeaux de partis politiques, mais la plupart se contentent des couleurs de leur patrie. Le climat est festif, même si les motifs du rassemblement le sont moins.

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Au coeur des manifestations à Rio de Janeiro

«Ce n'est pas seulement pour R$0,20», peut-on lire sur de nombreuses pancartes. La révolte est née après l'augmentation de 20 centimes de réais du prix des transports en commun à São Paulo. Une étincelle. La violente réaction de la police a ensuite exacerbé et élargi les protestations. Le ras-le-bol s'est généralisé.

«La Coupe, on s'en fiche! De l'argent pour la santé et l'éducation!», répètent les manifestants.

La marée de gens se dirige vers la place Cinelândia, là où se tenaient les immenses regroupements prodémocratiques pendant la dictature militaire. Une époque qu'ils n'ont pas connue.

Les jeunes marchent pour dénoncer le coût de la vie élevé, la poussée de l'inflation, la mauvaise gestion des finances publiques, la brutalité policière, la corruption et l'impunité. Ils marchent aussi pour attirer l'attention de la presse étrangère, sur place pour couvrir la Coupe des Confédérations lancée samedi passé et qui sert de test au Mondial de 2014.

«Nous voulons des écoles et des hôpitaux standard FIFA», crie un des leaders dans un porte-voix.

Environ 100 000 personnes avancent pour affirmer qu'ils ne supportent plus de voir leurs élus inaugurer en grandes pompes des stades de «premier monde» financés à même les coffres publics, alors que leurs systèmes de santé et d'éducation sont pratiquement abandonnés.

La foule arrive au point d'arrivée. Tout se déroule pacifiquement. Plus tard, une minorité commence le grabuge. Ce seront les dernières images diffusées par les médias.

Le mouvement est apparemment organisé. Simultanément, des centaines de milliers de jeunes manifestent dans une dizaine de villes dans le pays. São Paulo, Belo Horizonte, Fortaleza, Porto Alegre, Salvador de Bahia. À Brasilia, certains grimpent même sur le toit du Congrès pour embrasser les coupoles du pouvoir. Le Brésil est en train de vivre la plus importante mobilisation sociale depuis que le peuple a forcé l'impeachment de l'ex-président Fernando Collor de Melo, en 1992. Un peu plus de 20 ans se sont passés avant que le géant sud-américain se réveille à nouveau.

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Dimanche dernier, des Brésiliens de Montréal se sont mobilisés afin d'appuyer les revendications de leurs compatriotes. Plusieurs actes de soutien sont prévus par la diaspora européenne, cette semaine.

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Rio de Janeiro Protests

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