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L'Impact de Montréal se tourne vers l'Afrique

L'avenir passe-t-il par l'Afrique, terre pétrie d'un nombre de talents bruts incalculables?
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Pour une fois, Didier Drogba n'y est pour rien. Même si la présence de la légende ivoirienne, véritable star et icône dans toute l'Afrique, facilite désormais le travail des dirigeants de l'Impact de Montréal, l'intérêt croissant de la franchise canadienne pour le continent de naissance de l'ex-buteur de Chelsea (auteur d'un triplé dès sa première titularisation avec l'Impact) n'est pas lié à son arrivée. La venue de l'Ivoirien n'est qu'un heureux concours de circonstances, indépendant de la stratégie amorcée par le club canadien depuis quelques mois, l'esprit tourné vers de nouvelles conquêtes.

L'avenir de la MLS passe-t-il par l'Afrique, terre pétrie d'un nombre de talents bruts incalculables? Nick de Santis, le vice-président de l'Impact, en charge également des relations à l'international, en est convaincu: «Si l'on veut un jour devenir une grande ligue, on ne peut pas se contenter de recruter de jeunes Américains et Canadiens. Nous devons créer des relations dans le monde entier. Nous l'avons déjà fait avec l'Amérique du Sud depuis quelques années. À présent, on essaye de se rapprocher de l'Afrique. On veut explorer ce marché et découvrir de nouveaux talents».

Piatti, Romero, Venegas, Cabrera cette saison, Rodriguez, Rivas, Bernardello, Gonzalez, Hamlett, Montano par le passé: qu'ils soient Argentins, Uruguayens ou Costariciens, l'Impact a longtemps puisé, naturellement, dans le vaste réservoir de joueurs sud-américains, de par sa proximité, son réseau et ses liens tissés lors de la Ligue des champions de la Concacaf. Si les temps n'ont pas encore durablement changé, les mentalités, elles, ont évolué. Depuis l'arrivée au printemps du défenseur international camerounais Ambroise Oyongo, en provenance des Red Bulls de New York, l'Impact a aujourd'hui les yeux rivés sur un continent trop longtemps oublié, voire boycotté par la MLS.

Quelques semaines après les premiers matches du latéral de 24 ans, révélation de l'équipe new-yorkaise l'an passé et auteur de prestations solides sous les couleurs québécoises, les dirigeants de l'Impact ont signé le buteur camerounais Jacques Haman, 20 ans, «un attaquant pur qui aime le jeu et qui a une bonne marge de progression», selon l'entraîneur de la réserve, Philippe Eullafroy.

Titulaire et régulièrement décisif avec le FC Montréal, Haman participera cet hiver au camp d'entraînement de l'équipe première, tout comme le milieu défensif Fabrice Mbvouvouma, 18 ans. Arrivé fin août à Montréal, l'international U17, puis U20, camerounais est le symbole de la stratégie mise en place par l'Impact. «On souhaite accueillir ces jeunes vers 18, 19 ans, détaille Nick de Santis, en étroite relation avec le club du Rainbow FC au Cameroun. À cet âge-là, ils disposent déjà d'une bonne base technique, et on a du temps pour leur enseigner le mode de vie d'un professionnel et pour faciliter leur intégration. En plus, ils sont francophones, la communication est donc plus aisée».

Alors qu'une douzaine de jeunes Africains, principalement Camerounais, rejoindront d'ici la fin de saison de nombreuses franchises aux quatre coins de la MLS, l'Impact - qui pourrait accueillir le milieu camerounais Marius Obekop, 20 ans, proche d'Oyongo, lors du prochain mercato - paraît convaincu par ses choix. «Ce qu'il nous manque ici, c'est la culture du soccer, reprend Nick de Santis. Les Africains l'ont dans le sang, contrairement aux Américains ou Canadiens. Ces jeunes rêvent d'aller en Europe, mais il y a plusieurs étapes à franchir avant. Venir en MLS, plutôt que dans des championnats obscurs en Europe ou en deuxième division, c'est plus alléchant».

Ambroise Oyongo confirme l'attractivité du championnat nord-américain. «Avant, les gens ne croyait pas en la MLS. Mais des stars sont arrivées, la ligue avance bien. Pourquoi aller en Roumanie, en Grèce ou en Australie? Si tu es bon, si tu travailles, on viendra te chercher et tu pourras ensuite évoluer dans les plus grands championnats», affirme l'international des Lions indomptables. «Quand tu es jeune, il faut jouer, penser à ta carrière et non à l'argent à court terme. En MLS, on peut se montrer».

«L'Amérique devient une deuxième option», ajoute le Malien Bakary Soumaré, passé par l'Impact avant de rejoindre le FC Dallas cet été. «Le marché en Europe n'est plus aussi ouvert. La MLS a de nombreux atouts et elle devrait encore davantage se tourner vers l'Afrique».

L'Impact, lui, a pris un temps d'avance.

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