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«Le clone est triste»: la génération X contre les baby-boomers, ou l’art de l’autodérision comique

Cette pièce est un magnifique moment d'autodérision québécoise, porté par un texte très comique et des acteurs formidables.
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Les références sont innombrables, comiques, loufoques, absurdes. Le public rit du début à la fin.
Josée Lecompte
Les références sont innombrables, comiques, loufoques, absurdes. Le public rit du début à la fin.

Dans un chic logement aristocratique avec meubles et tapis anciens, tableaux, sculptures et nombreux bibelots, un piano à queue et un feu dans la cheminée, un couple boit le thé dans des tasses en porcelaines précieuses pendant que trois hommes s'ennuient. C'est qu'il pleut à l'extérieur; ils ne travaillent pas et ne peuvent même pas sortir...

Sommes-nous au tout début du XXe siècle, voire à la fin du XIXe? Absolument pas. C'est le futur que nous dévoile Le clone est triste, et les effets désastreux que la génération des baby-boomers a exercés sur la planète.

En 2067, le monde a bien changé

Il est le résultat des avancées technologiques et de l'héritage funeste d'une génération qui a profité sans vergogne de ses biens rares et précieux sans se soucier de son futur et des générations suivantes. Du coup, deux mesures ont été prises par les autorités mondiales des Nations unies: tous les baby-boomers ont été exilés sur la Lune sans aucune chance de retour, et le clonage a été interdit, afin d'éviter justement qu'un baby-boomer puisse un jour réapparaître et recommencer ses méfaits. La génération X va enfin pouvoir vivre...

Mais voilà qu'un certain Gilles Douillette est contrôlé à partir de l'ADN des peaux mortes de ses poignées de main. Et on découvre — lui aussi le découvre — qu'il est le clone d'un baby-boomer!

Dans une mise en scène pour le moins échevelée, extravagante et loufoque, les cinq acteurs très talentueux rendent compte d'une sorte d'enquête à la Agatha Christie non seulement comique, mais aussi musicale, chantée et dansée.

Le texte, qui défile à une allure folle, est truffé de clins d'œil extrêmement drôles au vécu de la génération des baby-boomers dont nous ne sommes pas encore sortis au Québec. On se croirait à une sorte de grand Bye bye télévisé qui rendrait compte de toute une période durant laquelle «a sévi» cette génération et pas seulement de l'année écoulée.

Les références sont innombrables, comiques, loufoques, absurdes. Le public rit du début à la fin. Certains passages sont vraiment très drôles et donnent même à réfléchir. L'ensemble est sans doute un peu éclaté et parfois difficile à suivre, mais il y a tellement de détails, qu'on aimerait avoir le texte en main pour le déguster tranquillement. Les artistes savent tout faire: jouer de très beaux morceaux au piano ou à la guitare, chanter, danser, faire les clowns et pas seulement les clones.

Le clone est triste est un magnifique moment d'autodérision québécoise, porté par un texte très comique et des acteurs formidables.

Cet article a aussi été publié sur pieuvre.ca

Le clone est triste: du 29 janvier au 16 février 2019 au Théâtre Aux Écuries, à Montréal.

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