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Pourquoi l’administration Trump devrait frapper l’Iran prochainement

Je parierais sur le printemps 2019 et sur une attaque limitée à des frappes aériennes, sans bottes sur le terrain. Souhaitons que je sois dans l’erreur.
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Un soldat en position dans une base militaire américaine, en Irak.
Alaa Al-Marjani / Reuters
Un soldat en position dans une base militaire américaine, en Irak.

D'emblée, il importe d'interpréter le «devrait» du titre en comprenant que cela n'est pas un souhait, mais une supposition. Toutefois, il faut savoir qu'au sein du cabinet Trump, cela est de l'ordre de l'ambition dans bien des esprits.

Voici plusieurs des causes.

Malheureusement, nous devons inclure... le marketing électoral, et ce, d'emblée. Évidemment, il importe de nous abstenir de prêter des dispositions morales précises et définitives au président, même si plusieurs se le permettent par les temps qui courent.

Par contre, nous pouvons en faire sur l'écosystème politique américain, et même, plus précisément, sur le personnel dédié à la mise en marché politique de haut niveau à Washington. Nul n'a évidemment écarté Machiavel au sein de ces milieux. Tous comprennent leur rôle comme étant celui du plus froid calculateur possible.

Les idéaux ne sont pas toujours leur préoccupation première, c'est plutôt le résultat qui est au sommet de leurs liste de soucis.

Avec quelques rationalisations, ils peuvent justifier, pour leur conscience personnelle, bien des choses. Dont, parfois, mener une campagne militaire au moment opportun, en vue de garder au pouvoir le candidat qu'ils croient le meilleur! Tous connaissent la propension des électeurs américains à faire bloc derrière leur président en cas de conflit militaire. Tous se rappellent des taux d'appréciation de George W. Bush après le 11 septembre, et des élections qui ont suivi l'invasion de l'Irak.

Pour penser que lancer une guerre seulement en vue de considérations électorales serait si facilement envisageable, il faudrait être d'un niveau de cynisme que je n'ose pas encore me permettre.

Il y a évidemment d'autres motivations à évoquer. Toutefois, celle que je vous présente a tout de même de quoi accroître le cynisme...

C'est celui du maintien de l'armée la plus puissante du monde dans son statut de meneur inatteignable. L'adage «use it or lose it» (utilise-le ou perd-le) est des plus populaires au sein des cercles fréquentés par les chefs d'état-major.

Cela est d'autant plus vrai depuis l'augmentation du budget amenée par le président au dernier budget. En d'autres mots, le président se fera dire qu'il faut déployer l'armée en terrain hostile à l'occasion si on veut conserver la capacité de le faire. Cela n'est malheureusement pas dénué de sens! Comment former des soldats, si personne n'a jamais fait la guerre? Comment avoir les meilleurs fournisseurs d'armements, si on ne les engraisse pas un peu? Comment demeurer le policier planétaire, si on ne se sert jamais de sa capacité de projection de puissance? Comment tenir en respect les tyrans, si on ne donne jamais d'exemples de notre haut niveau de volonté à le faire?

Voilà des discussions qui ont cours dans les corridors de la Maison-Blanche depuis les premiers mois de la présidence Trump. Elles se sont intensifiées depuis que la Corée a stoppé ses tirs de missiles, et l'arrivée du nouveau secrétaire d'État, Mike Pompeo, qui a milité de longue date contre l'accord de l'administration précédente a conclu avec le régime des mollahs.

Elles continueront à s'intensifier pour d'autres raisons aussi:

Il y a les pressions de l'Arabie Saoudite, qui doit faire face à l'ingérence iranienne au Yémen, qui borde sa frontière sud, et qui est de façon générale, son antagoniste dans la région. Il y a celles d'Israël, qui ressent régulièrement son appui au Hamas. Il y a le fait que les pays visés par des sanctions se servent de l'Iran comme voie de contournement en matière d'énergie.

Évidemment que le soutien à des organisations terroristes qui œuvrent en occident doit être évoqué, malgré que cela ait moins de commodité à démontrer que la déstabilisation de l'Afghanistan. Le fameux programme nucléaire, qui semble bien être sur la glace selon les inspecteurs chargés de le vérifier, n'est pas non plus retourné à son état plus qu'embryonnaire d'avant l'installation de centrifugeuses. La possibilité de développements secrets, bien que non prouvée, est évoquée régulièrement.

Il est donc plus que tentant pour la Maison-Blanche de Trump de concocter des plans d'attaque contre l'Iran. Aucun doute là-dessus. Les questions les plus criantes sont peut-être simplement quand et comment.

Je parierais sur le printemps 2019 et sur une attaque limitée à des frappes aériennes, sans bottes sur le terrain. Souhaitons que je sois dans l'erreur.

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