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Québec solidaire est-il un parti progressiste?

La décision de Québec Solidaire de présenter un candidat vedette contre le chef du Parti québécois dans le comté de Rosement confirme que ce parti se laisse tenter par l’appât de gains électoraux sur l’île de Montréal au risque d’avantager les Libéraux.
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Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, de Québec Solidaire.
LA PRESSE CANADIENNE
Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, de Québec Solidaire.

Que reste-t-il de leurs principes et de leurs idéaux? Dressons d'abord un survol de l'état de la situation à la suite du règne quasi ininterrompu du Parti libéral depuis une quinzaine d'années.

Qu'en est-il aujourd'hui de ce qu'on appelle le modèle québécois? À son arrivée au pouvoir en 2003, ce modèle n'était certes pas parfait, mais il avait tout de même permis au Québec de devenir la société d'Amérique du Nord la plus égalitaire et progressiste et l'une des plus égalitaires et progressistes au monde, proche du peloton de tête formé des pays scandinaves. Aujourd'hui, quelques mois avant les élections générales québécoises, on ne peut que se désoler des nombreux reculs que notre société a subis sous leur gouverne.

On remarque un accroissement des inégalités des revenus en raison des milliers d'exclus maintenus dans la pauvreté de même que des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses au bas de l'échelle peinant à joindre les deux bouts.

On remarque un accroissement des inégalités des revenus en raison des milliers d'exclus maintenus dans la pauvreté de même que des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses au bas de l'échelle peinant à joindre les deux bouts. Paradoxalement, on note une diminution importante des impôts des contribuables les plus fortunés, tout comme ceux des entreprises, et une augmentation faramineuse des revenus des médecins. D'ailleurs, ces derniers forment aujourd'hui, avec les dirigeants des grandes entreprises, le 1% de la population la plus favorisée de notre société.

Au chapitre de l'égalité des chances, où une éducation de qualité dès le plus jeune âge joue un rôle déterminant, des reculs importants ont été enregistrés. L'augmentation des tarifs des services de garde et surtout la multiplication des services commerciaux (dont l'objectif, doit-on le rappeler, est de dégager des profits pour leurs propriétaires) au détriment du réseau des CPE ont fortement érodé la qualité de ces services.

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Quant à notre régime démocratique, alors qu'une des grandes caractéristiques du modèle québécois est de reconnaitre l'apport de la société civile dans l'élaboration des politiques publiques au sein de divers lieux et instances de concertation, les Libéraux ont déployé beaucoup d'efforts pour centraliser de plus en plus le pouvoir entre les mains des élus, tant au niveau régional que national. La réforme Barrette en est certainement des plus spectaculaires sur le plan de ses effets de dysfonctionnement organisationnel. Mais ils ont également éliminé un très grand nombre de structures de concertation et de dialogue social, tels les conseils régionaux de développement, les régies régionales de santé et de services sociaux, les conseils d'administration des CLSC, et ont mis la clé dans un très grand nombre de bureaux régionaux de plusieurs ministères. Si on y ajoute l'affaiblissement de notre secteur communautaire, le résultat est une érosion importante de la qualité de notre vie démocratique.

Compte tenu de cette situation, peut-on toujours considérer comme progressiste un parti qui, dans un moment d'élucubration idéologique, a refusé la main tendue du seul parti progressiste raisonnablement apte à congédier le parti responsable de tant de dégâts ou d'empêcher un parti encore plus néolibéral de gouverner le Québec pour les quatre prochaines années?

Qui assumera la responsabilité de l'érosion de notre réseau de CPE, de l'affaiblissement de notre secteur communautaire autonome, de la privatisation continue de notre réseau de santé, de l'affaiblissement de notre démocratie? Les idéologues, les militants et les militantes d'une certaine gauche, ces personnages qui se drapent dans leur pureté idéologique, s'en laveront certainement les mains.

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