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COVID-19: comment va-t-on gérer les rhumes à la garderie et à l’école cet automne?

Les parents vont devoir compter sur la flexibilité de leurs employeurs parce que les enfants sont voués à passer du temps à la maison.
Des parents craignent de devoir faire subir à leurs enfants le désagréable test de dépistage de la COVID-19 à plusieurs reprises cet hiver pour qu'ils puissent continuer de fréquenter l'école ou la garderie.
Montage Getty Images/HuffPost Québec
Des parents craignent de devoir faire subir à leurs enfants le désagréable test de dépistage de la COVID-19 à plusieurs reprises cet hiver pour qu'ils puissent continuer de fréquenter l'école ou la garderie.

MISE À JOUR 27/08/2020: Le gouvernement du Québec a mis en ligne un outil d’autoévaluation des symptômes de COVID-19 selon lequel la présence d’un seul symptôme ne nécessite pas automatiquement une exclusion.

La rentrée scolaire approche, mais les parents n’ont pas fini de concilier télétravail et enfants à la maison pour autant. À l’approche de la saison du rhume et de la grippe, les petits qui présentent un seul symptôme du coronavirus - même un simple mal de gorge - devront rester chez eux.

Si la mesure peut sembler exagérée - après tout, les enfants d’âge préscolaire sont toujours malades, ça ne veut pas dire qu’ils ont le coronavirus -, elle est malheureusement nécessaire dans le contexte de la pandémie.

«On n’a pas tellement le choix. La difficulté avec la COVID, c’est qu’elle se présente à peu près n’importe comment, surtout chez les plus petits», explique la Dre Caroline Quach, pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste au CHU Sainte-Justine.

Dre Caroline Quach est pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste. Elle agit à titre de médecin responsable de l’unité de prévention et contrôle des infections au CHU Sainte-Justine.
CHU Sainte-Justine
Dre Caroline Quach est pédiatre, microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste. Elle agit à titre de médecin responsable de l’unité de prévention et contrôle des infections au CHU Sainte-Justine.

Ainsi, un enfant porteur de la maladie pourrait très bien n’avoir que le nez qui coule et la gorge qui gratte, illustre-t-elle. Pour d’autres enfants, le coronavirus se fait passer pour une gastro, en provoquant de la fièvre, des douleurs abdominales et de la diarrhée.

«On n’est pas capable, en regardant un enfant, de dire si c’est la COVID ou pas», résume Dre Quach.

Et malgré ce que l’on supposait au début de la pandémie, tout semble maintenant indiquer que les enfants peuvent aussi transmettre la maladie.

C’est pourquoi le ministère de la Famille demande aux services de garde d’exclure les enfants dès qu’ils présentent un seul des symptômes suivants:

  • Toux (nouvelle ou aggravée)
  • Fièvre (température rectale de 38°C et plus ou 1,1° de plus que la température habituelle de l’enfant)
  • Perte soudaine de l’odorat sans congestion nasale, avec ou sans perte de goût
  • Difficulté respiratoire
  • Douleurs musculaires généralisées non liées à un effort physique
  • Fatigue intense
  • Perte importante de l’appétit
  • Mal de gorge
  • Vomissement
  • Diarrhée

Les enfants qui vivent avec une personne qui a reçu un diagnostic positif de COVID-19 ou qui est en attente d’un résultat et a des symptômes ne peuvent pas non plus fréquenter les services de garde. Si le proche en attente de résultat ne présente aucun symptôme, l’enfant peut toutefois être admis.

Pour ceux qui fréquenteront l’école cet automne, la Marche à suivre en cas de COVID-19 en milieu scolaire souligne que les élèves qui présentent des «symptômes», au pluriel, doivent s’isoler.

Contacté à plusieurs reprises par le HuffPost Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) n’avait pas encore précisé jeudi si un seul symptôme représentera un motif d’exclusion de l’école, comme c’est le cas pour les services de garde.

Tests à répétition?

À l’approche de la saison des virus, plusieurs parents s’inquiètent de devoir faire subir à leur enfant le désagréable test de dépistage de la COVID-19 à répétition, a constaté Dre Quach.

Le test, qui nécessite l’insertion d’un écouvillon par le nez jusqu’au nasopharynx, n’est «pas super agréable», convient-elle.

“Je sais qu'il y a des parents qui se disent: "mon enfant n'ira pas le passer 10 fois" et je les comprends.”

- Dre Caroline Quach

Heureusement, il n’y a pas lieu de se ruer à la clinique de dépistage chaque fois que notre enfant renifle.

En présence de symptômes, il faudra garder l’enfant à la maison, certes, mais pas nécessairement lui faire subir un test de dépistage.

«On peut attendre 24 heures pour voir comment ça va», suggère Dre Quach. «Si le lendemain, il pète le feu, on le renvoie à l’école.»

Toutefois, si les symptômes persistent et nous inquiètent le moindrement, mieux vaut appeler la ligne Info-coronavirus du gouvernement du Québec, en composant le 1 877 644‑4545. Et oui, il est fort possible qu’on nous recommande alors un dépistage.

Lueur d’espoir

Les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. On peut se consoler en se disant que les mesures sanitaires mises en place pour endiguer la pandémie de COVID-19 risquent fort de nuire à d’autres microbes qui aiment bien se balader dans les garderies et les classes l’hiver.

Dans les pays de l’hémisphère sud, où l’hiver tire à sa fin, on a presque réussi à éradiquer la grippe cette année. Les autorités australiennes rapportent par exemple une «baisse substantielle» du nombre de cas d’influenza rapportés par les laboratoires du pays depuis la mi-mars. Seuls 36 décès dus à l’influenza ont été comptabilisés, contre 430 pour la même période l’an passé.

«Ça veut dire que quand on garde ses distances, qu’on porte un masque et qu’on se lave les mains, il y a moins de transmissions d’autres virus», affirme Dre Quach.

Elle note toutefois que le rhinovirus enterovirus, responsable de «petits rhumes», semble faire exception à cette règle. «Ça, on l’a vu même ici. C’est probablement ce qui a causé quelques fièvres dans les camps de jour cet été», dit-elle.

La diminution de la transmission des autres virus pourrait donc offrir un peu de répit aux parents, même si «on ne sera probablement pas capable de tous les éliminer», admet Dre Quach.

La saison des microbes risque d'être un casse-tête pour les parents qui travaillent, cette année.
Predrag Vuckovic via Getty Images
La saison des microbes risque d'être un casse-tête pour les parents qui travaillent, cette année.

Il faut donc s’attendre à une saison froide «beaucoup plus compliquée que par les années passées», confirme la spécialiste du contrôle des infections. Les employeurs devront faire preuve de flexibilité envers les parents qui sont voués à rester coincés à la maison par moments parce que leurs enfants ne peuvent pas aller à l’école ou à la garderie, prévient-elle.

«Ça fait partie de la donne pour cette année. Mais pour moi, c’est préférable de faire tester un enfant qui a des symptômes avant qu’il retourne plutôt que de le laisser aller à la garderie, qu’il transmette [la maladie] et qu’on soit obligé de fermer une classe pendant deux semaines.»

Dit comme ça, bien des parents seront probablement d’accord.

À l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, on n’a pas le temps de tout lire. Dans sa rubrique La question à 1000$, le HuffPost Québec revient sur une question qui fait jaser et vous aide à la décortiquer en moins de temps qu’il n’en faut pour boire une tasse de café!

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