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Famille infectée par la COVID: comment le dire aux enfants?

Il y a moyen de les informer sans les faire trembler.
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Le verdict tombe. Un membre de la famille est atteint de la COVID-19. Pour ne pas céder à la panique ni transmettre notre anxiété à notre progéniture, voici quelques points que les parents peuvent mettre en pratique lors de l’annonce fatidique.

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Avant d’aborder la question avec la marmaille, la psychologue clinicienne Geneviève Beaulieu-Pelletier conseille fortement aux parents de s’informer au maximum sur les mesures en cours, les complications associées à la maladie ainsi que sur son évolution, les possibilités de guérison, et la campagne de vaccination en cours.

«Ils auront ainsi tout en main pour agir au mieux et pour répondre à toutes les questions que leurs enfants pourraient avoir, sans que leur propre angoisse prenne le dessus», dit-elle.

Un plan de match clair

Autre étape essentielle avant d’impliquer les enfants : établir les mesures qui seront mises en place pour les prochaines semaines. Quel parent s’isolera? Où? Pendant combien de temps? Comment fonctionneront les soupers? Qui s’occupera des corvées et des devoirs?

«Lorsque les parents ont une idée claire et précise de la manière dont ils gèreront la situation, c’est très rassurant pour l’enfant. Il sent qu’il est pris en main, qu’il pourra établir une certaine routine et que les solutions sont à sa portée, pense Dre Beaulieu-Pelletier. Il saura que maman doit repasser le test dans deux semaines, puis qu’ensuite tout devrait revenir à la “normale“. Ça lui donne des ancrages.»

Les mesures sanitaires à domicile devront se traduire par des gestes clairs. Par exemple : on se lave les mains à tel moment, on ne verra pas les amis à la garderie jusqu’à telle date.

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Des solutions amusantes

Pour adoucir la période d’isolement et l’absence de contacts entre un parent et les tout-petits, papa et maman sont invités à trouver des façons créatives pour garder une certaine proximité, même à distance.

«Ça peut même prendre la forme d’un jeu. On s’envoie des petits mots doux en vidéo, on va porter un bol de soupe devant la porte ou on dessine notre peine ou notre ennui, suggère Dre Beaulieu-Pelletier. L’important, c’est de l’impliquer pour alimenter le lien.»

Éviter d’adresser la «mort»

Quand vient le temps de leur annoncer la mauvaise nouvelle, il est suggéré aux chefs de famille d’utiliser des mots clairs, adaptés à l’âge ou à la maturité de leur enfant.

S’il est important de leur donner l’heure juste, on devrait s’abstenir de parler d’emblée de risques de mortalité ou de potentielles pertes financières.

«Un grand ado va comprendre, mais si c’est pas dans le vocabulaire de l’enfant, on évite la notion de mort ou d’argent. […] À quel point a-t-on besoin de dire que papi est très très très malade? On évite de transmettre nos propres angoisses», conseille Dre Beaulieu-Pelletier.

Mais si le bambin en parle? «On peut expliquer que, oui, le virus affecte certaines personnes plus que d’autres, que leur corps a plus de la difficulté à se défendre, à se réparer. Mais que c’est pas généralisé. Il faut simplement se tenir à l’écart des gens âgés ou plus fragilisés pour éviter le risque», explique-t-elle.

Attendre les questions

«Un bon truc que je donne aux parents, c’est d’y aller en fonction des questionnements de l’enfant. S’il pose des questions, c’est qu’il est prêt à entendre la réponse, affirme-t-elle. On suit son rythme en accueillant ses émotions, progressivement. Si on sent qu’il est prêt à aller plus vite, go!»

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La plus grande ouverture

Des émotions négatives peuvent évidemment survenir. Qu’elles soient exprimées avec des larmes ou de la colère, «le parent doit être plus disponible, attentif et ouvert que jamais. Il doit accueillir la démonstration. Souvent, les parents veulent amoindrir la tristesse, mais c’est sain qu’il soit triste. Il faut juste l’écouter, tenter de dédramatiser un peu, et ne surtout pas alimenter les scénarios terrifiants.»

Même en tant qu’adulte, on «peut nommer notre tristesse. “Tu trouves ça triste? Moi aussi ça me fait de la peine. J’ai très hâte qu’elle aille mieux, maman“. C’est correct de dire que moi aussi je trouve ça difficile. L’enfant se sentira compris. Pas tout seul.»

Laisser faire «ça va bien aller»

Les arcs-en-ciel et les slogans d’espoir, c’est mignon, mais… plus suffisants pour rassurer à ce stade-ci. Au revoir pensée magique! On devrait plutôt miser sur un message nous redonnant un sentiment de contrôle malgré la difficulté de la situation, croit Dre. Beaulieu-Pelletier.

«Le principal, c’est de reconnaître que c’est dur, mais qu’on a le pouvoir d’agir collectivement. Ça donne de l’espoir et ça aide les gens, les jeunes inclus, à participer à l’effort pour que ça aille mieux. C’est la clé pour être résilient. “En faisant ça, tu contribues à ce que la situation s’améliore“. Les slogans devraient plutôt être : “S’en sortir ensemble“ ou “On va travailler“», pense-t-elle.

Et si un parent doit être hospitalisé pour la COVID…?

«Même si c’est difficile, c’est important de lui dire. On ne doit pas le maintenir dans le silence. On lui explique que les docteurs font tout pour sortir le virus des poumons de papa, qu’on lui envoie des ondes positives et qu’il faut être patient pour l’instant.»

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