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Coronavirus: la SAQ ne refusera pas de servir les personnes âgées

La SAQ a présenté ses excuses après que des personnes âgées eurent été «cartées» dans certaines succursales, vendredi.
Le Syndicat des employés de magasin et de bureau de la SAQ réclame la fermeture immédiate des succursales au public.
BalkansCat via Getty Images
Le Syndicat des employés de magasin et de bureau de la SAQ réclame la fermeture immédiate des succursales au public.

La SAQ n’a pas l’intention de refuser l’accès à ses magasins aux personnes âgées de plus de 70 ans, même si celles-ci devraient rester chez elles en vertu des directives sanitaires en lien avec la pandémie de COVID-19.

Vendredi après-midi, le journaliste de Radio-Canada Sébastien Bovet rapportait que des clients âgés avaient dû présenter leurs pièces d’identité dans au moins deux succursales de Montréal et de Laval pour prouver qu’ils avaient moins de 70 ans.

Contacté par le HuffPost Québec, le porte-parole de la SAQ Mathieu Gaudreault a reconnu que de tels dérapages ont pu avoir lieu vendredi et a affirmé que la SAQ en prenait l’entière responsabilité.

«C’est la faute de la SAQ. Ce matin, nous avons envoyé une communication qui portait à confusion», a-t-il expliqué.

Le message donnait pour directive de «fortement déconseiller, voire interdire l’accès» à ses succursales pour les personnes âgées de 70 ans et plus.

«Ça a été appliqué au pied de la lettre», a déploré M. Gaudreault, en assurant que la société d’État avait depuis rectifié le tir.

Refuser de servir les personnes de 70 ans et plus, «ce n’est pas une politique de la SAQ», assure le porte-parole.

Les employés de la SAQ ne refuseront pas de servir leurs clients âgés.

«On peut leur recommander de rester à la maison, mais on n’a pas de pouvoir coercitif», a souligné M. Gaudreault.

Des mesures jugées insuffisantes

La SAQ a mis en place plusieurs mesures sanitaires pour éviter la propagation de COVID-19 dans ses succursales. Les employés doivent notamment se laver les mains toutes les 30 minutes «peu importe l’achalandage».

L’argent comptant n’est plus accepté et les clients doivent eux-mêmes manipuler leurs cartes Inspire et de paiement, en plus de placer les bouteilles sur le comptoir-caisse de façon à ce que l’employé n’ait pas à y toucher pour lire le code-barre.

Les employés ont aussi reçu la directive de demander aux clients qui éprouvent des symptômes grippaux visibles ou qui se déclarent ouvertement comme étant en isolement volontaire de quitter la succursale.

Les heures d’ouverture ont été restreintes et le nombre de clients qui peuvent entrer à la fois également.

Ces mesures sont toutefois jugées insuffisantes par le syndicat des employés de la SAQ, qui réclame tout bonnement la fermeture des succursales au public.

«Les employés paniquent. On a plein de clients qui nous disent candidement qu’ils viennent de rentrer au pays et qui, là, s’en vont en quarantaine, et c’est pour ça qu’ils achètent des caisses de vin», a déclaré la présidente du Syndicat des employés de magasin et de bureau de la SAQ, Katia Lelièvre, au Soleil.

Au cours des derniers jours, de nombreuses photos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant les files d’attente à l’extérieur des succursales, où les clients ne respectaient pas toujours la distance recommandée d’un à deux mètres entre les personnes pour éviter la contagion.

Une employée, Sabrina Dumais, a aussi publié un cri du coeur sur Facebook dans lequel elle affirmait avoir «peur de rentrer au travail».

«La vente d’alcool n’est pas un commerce comme les autres. Certain.e.s client.e.s en situation de dépendance n’ont pas les capacités de respecter les directives faites par l’État, même s’ils ou elles présentent des symptômes. Nous sommes donc ainsi tous et toutes plus à risque», a-t-elle écrit.

«Comment le gouvernement justifie-t-il de maintenir ouverts ses détaillants d’alcool et de cannabis? Ne peut-il pas montrer l’exemple et faire preuve de courage lui aussi, tout comme le font actuellement tant de commerces, de restaurateurs et d’entrepreneur.e.s québécois.e.s?» ajoutait-elle.

Lisez son témoignage en entier ci-dessous:

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