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Élections en Israël: est-ce la fin du régime Netanyahou?

À plus ou moins brève échéance, si Netanyahou devenait un boulet politique pour son parti et la coalition, ses amis le pousseraient eux-mêmes vers la sortie.
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À un mois des élections générales en Israël, le procureur général a déposé des accusations de fraude, d'abus de confiance et de corruption contre le premier ministre Netanyahou, chef du parti Likoud et de la coalition gouvernementale de droite.
Julien Mattia/NurPhoto/Getty Images
À un mois des élections générales en Israël, le procureur général a déposé des accusations de fraude, d'abus de confiance et de corruption contre le premier ministre Netanyahou, chef du parti Likoud et de la coalition gouvernementale de droite.

À un mois des élections générales en Israël, le procureur général a déposé des accusations de fraude, d'abus de confiance et de corruption contre le premier ministre Netanyahou, chef du parti Likoud et de la coalition gouvernementale de droite. Ces accusations sont sujettes à des audiences permettant à Netanyahou de les réfuter.

Les récents sondages indiquent que le parti du centre Bleu et blanc reste en tête des partis, mais avec une avance réduite sur son concurrent le Likoud, bien que le bloc des partis de droite-extrême droite a plus de chances de former un gouvernement de coalition dirigé par Netanyahou. Ce dernier est préféré à Gantz comme premier ministre. Un parti religieux ultra nationaliste, une coalition des partis Foyer juif et Puissance juive, un parti adhérant à l'idéologie raciste de l'ancien parti Kach interdit en Israël et considéré comme terroriste aux États-Unis, serait invité dans la coalition dirigée par Netanyahou.

Le parti Bleu et blanc résulte de la fusion de deux partis centristes, Résilience Israël, dirigé par un ancien chef d'État-major de Tsahal, et Yesh Atid, fondé par Yair Lapid, ancien ministre des Finances dans le précèdent gouvernement Netanyahou. Si Gantz réussissait à former une coalition majoritaire, il en serait le leader pendant la première moitié du mandat alors que Lapid le remplacerait durant la seconde moitié.

La plupart des partis de droite-extrême droite affirment vouloir appuyer une coalition dirigée par Netanyahou, même si les accusations étaient maintenues après une procédure d'audiences qui prendrait un an. Leur appui serait toutefois retiré si Netanyahou était incriminé par une cour de justice, ce qui pourrait prendre plusieurs années.

Gantz a déclaré qu'il accepterait de participer à une coalition dirigée par le Likoud, mais sans Netanyahou. La loi israélienne n'oblige pas le premier ministre à démissionner tant qu'il n'a pas été déclaré coupable d'un «délit de turpitude morale et que le verdict est définitif. De plus, la Knesset a le droit de ne pas attendre la fin de cette procédure, et de lui demander de se retirer après une première décision de condamnation».

À la suite des accusations portées contre lui, Netanyahou a accusé les élites, les gauchistes (sous-entendu, ceux qui appuient la solution à deux États), les médias, la police et la justice d'avoir monté un coup contre sa personne pour faire entrer la gauche, et les partis arabes (tous non sionistes) au gouvernement. Gantz a déclaré que sa coalition n'accepterait que des partis sionistes (ce qui exclut les partis arabes) ce qui réduirait nettement ses chances de former une coalition centre-gauche. Mais si son parti se maintenait en tête, il envisagerait de proposer au Likoud une coalition centre-droite sans Netanyahou, une option rejetée par le Likoud.

Gantz a renforcé son parti sur les questions de sécurité, un enjeu important en Israël, en attirant deux autres anciens chefs d'État-major dont Gaby Ashkenazi et Moshé Ya'llon, ancien ministre de la Défense et un faucon sur la question palestinienne. Le parti est fermement uni pour mettre fin au règne de Netanyahou. Pour le reste, l'idéologie de ses membres est disparate, en particulier sur la question palestinienne, et c'est pour cela qu'il demeure flou sur la question.

La question palestinienne d'abord

Le parti Bleu et blanc reste ouvert à des accommodements, par exemple la recherche d'un accord avec les Palestiniens et la tenue d'une conférence régionale avec certains pays arabes sur le processus de «séparation» entre Israéliens et Palestiniens, la stabilité et la sécurité ainsi que le renforcement du gros bloc de colonies près de la frontière de 1967 (contenant la grande majorité des colons). Le parti compte maintenir l'annexion de Jérusalem-Est et le Golan.

Afin d'assurer la sécurité d'Israël, il est proposé de conserver le contrôle militaire israélien de la vallée du Jourdain à la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie tout en maintenant une «liberté d'action pour Tsahal partout».

Sur la question du retour des réfugiés en Israël, c'est un non catégorique.

Sur la solution à deux États et le blocus de Gaza, le flou demeure. Au total, les positions du parti Bleu et blanc et de Netanyahou sont proches, excepté pour l'avenir des colonies isolées dont le statut n'est pas clair. Notons que ce programme se situe aux antipodes de ce que réclament les Palestiniens et les États arabes soi-disant «amis» d'Israël.

La loi sur l'État-nation

Le second dossier concerne la loi sur l'État-nation adoptée en juillet dernier par la Knesset, mais à laquelle tous les partis d'opposition s'opposent, en raison de son caractère discriminatoire à l'endroit des Arabes israéliens.

Gantz s'engage à modifier la loi pour la rendre plus respectueuse du droit des minorités. Cette loi a été référée en cour suprême.

Netanyahou réélu?

Quelles sont les chances que Netanyahou demeure au pouvoir après les élections du mois prochain? S'il réussissait à créer une coalition de droite encore plus extrémiste, un scénario réaliste, il pourrait tant bien que mal gouverner pendant un an jusqu'à la fin des audiences concernant les accusations qui sont portées contre lui.

Si les accusations du procureur étaient maintenues au terme de ces audiences, un scénario hautement probable, ses jours seraient comptés.

Surtout que le procureur général a agi avec grande prudence avant de porter ses accusations en écartant, par exemple, certaines accusations de corruption de la police contre Netanyahou.

Le parti de droite modéré Nous tous a indiqué qu'il refuserait de l'appuyer si ces accusations étaient maintenues. À plus ou moins brève échéance, si Netanyahou devenait un boulet politique pour son parti et la coalition, ses amis le pousseraient eux-mêmes vers la sortie.

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