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«Appelle-moi si tu meurs»: entre la comédie pure et le drame dur

«On n'a aucune idée de comment ça va être perçu, parce qu'on arrive avec une proposition qui peut être déstabilisante pour le public...»
Club illico

On ne sait pas encore si ce sera le prochain grand succès du Club illico. Mais ce qui est sûr, c'est que le nouveau projet développé par Claude Legault et son acolyte Pierre-Yves Bernard bouleverse les codes de la traditionnelle série policière, avec des situations des plus cocasses qui côtoient des moments nettement plus tragiques.

«On n'a aucune idée de comment ça va être perçu, parce qu'on arrive avec une proposition qui peut être déstabilisante pour le public, a confié au HuffPost Québec Pierre-Yves Bernard, un brin nerveux avant l'arrivée des huit épisodes de 45 minutes d'Appelle-moi si tu meurs le 28 février sur Club illico. «On a l'impression tout de même que ce genre de voisinage entre l'humour et le drame extrême est plus facilement accepté aujourd'hui», a ajouté le scénariste.

Un long cheminement

Il y a cinq ans, Pierre-Yves Bernard et Claude Legault s'étaient lancés sur un projet de série scientifique baptisée Chrysalide. Mais les deux compères se sont finalement retrouvés dans une impasse. «On s'est rendu compte Claude et moi qu'on n'arrivait pas à écrire cette série-là, parce que ça nous demandait des connaissances qu'on ne maîtrisait pas», explique Pierre-Yves Bernard.

Une fois remodelé, le projet a pris la forme d'une série policière mariant la comédie pure de Dans une galaxie près de chez vous et le drame dur de Minuit, le soir, sur lesquels Pierre-Yves Bernard et Claude Legault avaient déjà travaillé en tandem. Dans Appelle-moi si tu meurs, un agent de la SQ en poste à Bangkok, Jean-François Lelièvre (Claude Legault), est rapatrié contre son gré à Montréal, pour enquêter sur la mafia italienne et un certain Mario Vietti (Denis Bernard) qui se trouve, par ailleurs, être son meilleur ami d'enfance.

D'un flic à un autre

Comme on peut s'en douter, ce rapatriement forcé va mettre l'amitié des deux hommes à rude épreuve, et les placer dans des situations forcément délicates à gérer vis-à-vis de leurs camps respectifs. «L'amitié, comme l'amour, ça finit toujours par nous mettre dans des situations inconfortables», constate, amusé, Claude Legault.

Après l'épopée 19-2, l'acteur retrouve un rôle de policier, même si Jean-François Lelièvre n'a pas forcément grand-chose en commun avec l'inoubliable Ben Chartier. «Le défi pour moi était d'incarner un policier différent, confie Claude Legault. Pour 19-2, j'étais pas mal en contact avec des patrouilleurs. Cette fois, j'ai surtout rencontré des policiers au niveau des enquêtes sur les crimes majeurs, le crime organisé et la drogue. C'était très intéressant de les écouter parce que la réalité dépasse très souvent la fiction.»

Un truculent tandem

Si l'une des principales forces d'Appelle-moi si tu meurs repose sur son humour corrosif et ses dialogues ciselés qui font souvent mouche, la série ne se prive pas de faire passer quelques messages, que ce soit sur les coupes budgétaires imposées aux policiers ou sur les ravages de la corruption. «Des gouvernements acoquinés avec le crime organisé, c'est d'actualité, commente Claude Legault. Le crime organisé, c'est une deuxième gouvernance dans le monde. Même ici, au Canada, je trouve ça un peu douteux ce qu'on fait.»

L'autre atout de la série réalisée par Claude Desrosiers, c'est bien sûr le truculent tandem formé à l'écran par Claude Legault et Denis Bernard et la complicité presque naturelle avec laquelle leurs personnages vivent cette amitié contre nature entre un flic et un mafieux. «Le côté fratello, il existe pour de vrai entre Denis et moi, explique Legault. Et puis Denis, c'est tellement facile de jouer avec lui. Son range de jeu est tellement large. J'ai eu beaucoup de fun avec lui.»

Dans la peau d'un mafioso

De son côté, Denis Bernard semble avoir pris beaucoup de plaisir à se glisser dans le costume d'un mafieux de Saint-Léonard. «J'ai souvent joué des méchants au théâtre, mais à la télé, ça ne m'est pas arrivé souvent, parce qu'on est plus facilement catalogué dans des rôles. Les gens ont moins d'imagination, et si tu portes bien le costume, on te demande de porter le costume», souligne l'interprète de Mario Vietti, qui a «fréquenté quelques cafés» pour se préparer pour le rôle.

Outre ce duo détonnant (avec «un flic qui est probablement plus immoral que le bandit, et le bandit qui est peut-être plus moral que le flic» dixit Pierre-Yves Bernard), Appelle-moi si tu meurs peut compter sur une très belle distribution. Et ce, aussi bien côté flics (Didier Lucien, Elkahna Talbi ou encore Isabelle Vincent qui incarne le personnage de Sam Burke, une femme de caractère à la tête de la SQ) que côté mafieux (Louis Champagne, Karlo Vince Marra et Pierre Curzi dans la peau de l'incontournable parrain).

N'oublions pas également Charles-Alexandre Dubé, qui pointe sa tête dans la série, sous les traits de Joey Rugani, un agent de la SQ infiltré dans la mafia. «C'est la première fois que je me suis retrouvé à auditionner pour le rôle d'un flic. J'ai même pris des leçons de tir. Claude Legault nous a organisé une séance dans un club de tir avec des policiers à l'Assomption, pour avoir le feeling avec une arme à feu», nous a confié l'acteur vu dans les comédies Père fils thérapie (le remake français de De père en flic) et Le vrai du faux.

Les huit épisodes d'Appelle-moi si tu meurs peuvent être visionnés dès aujourd'hui sur Club illico.

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