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«Narcos: Mexico»: d’un cartel à l’autre

On quitte la Colombie pour le Mexique pour suivre les traces d'un autre narcotrafiquant, Miguel Ángel Félix Gallardo.
Netflix

Changement de cadre et d'époque pour la nouvelle saison tant attendue de Narcos. Après avoir suivi l'ascension, puis la chute de Pablo Escobar et la prise de pouvoir du cartel de Cali dans les années 1990, on quitte la Colombie pour le Mexique, sur les traces d'un autre narcotrafiquant, Miguel Ángel Félix Gallardo, qui a bâti son empire et dirigé le puissant cartel de Guadalajara dans les années 1980.

«C'est comme si une nouvelle série commençait avec de nouveaux personnages qui s'affrontent», a confié le réalisateur colombien Andrés «Andi» Baiz, à l'occasion du Festival de Los Cabos au Mexique. «Je pense que c'est la meilleure saison qu'on ait faite jusqu'à présent. Je travaille sur Narcos depuis le début, et je trouve que c'est une saison très ambitieuse et aboutie d'un point de vue artistique», a ajouté le natif de Cali.

Une guerre qui n'en finit pas

Après avoir survécu à la mort d'«El Patron» Pablo Escobar (Wagner Moura), Narcos poursuit donc sa route sans l'agent Javier Peña (Pedro Pascal), qui a plié bagage à l'issue de la saison précédente, comme l'avait fait auparavant son acolyte, l'agent Murphy (Boyd Holbrook). Ce qui permet de faire la connaissance d'un nouvel agent de la DEA, Kiki Camarena (joué par Michael Peña, aperçu notamment l'été dernier dans Ant-Man et la Guêpe), qui se donne pour mission de faire tomber le narcotrafiquant Félix Gallardo (l'acteur mexicain Diego Luna vu dans Rogue One: Une histoire de Star Wars).

Si les têtes ont changé en même temps que le décor, les inconditionnels de la série, toujours bercée par les notes de la chanson Tuyo du brésilien Rodrigo Amarante, ne risquent pas d'être totalement dépaysés. Narcos: Mexico reprend une recette qui a déjà fait ses preuves avec l'utilisation de la voix-off et d'images d'archives pour dresser un même constat implacable: la guerre contre les cartels de la drogue, en Colombie comme au Mexique, est invariablement vouée à l'échec.

Une nouvelle fois, la série s'inspire de faits réels. La confrontation dramatique entre l'ex-policier du Sinaloa devenu parrain du cartel de Guadalajara Félix Gallardo (qui purge encore aujourd'hui une peine de 40 ans de prison) et l'agent Kiki Camarena a notamment conduit à l'un des plus gros scandales d'État au Mexique. Sans oublier une autre figure bien connue du narcotrafic, un certain Joaquín Guzmán alias «El Chapo», qui - spoiler alert – pointe également le bout de son nez (dès le deuxième épisode).

Comme pour les saisons précédentes, certains pourront toujours reprocher à la création originale de Netflix de mettre les barons de la drogue sur un piédestal pour en faire des héros populaires. «Parler des cartels, que ce soit en Colombie ou au Mexique, ça reste toujours un sujet sensible. Mais tout ce qu'on raconte dans Narcos s'est réellement passé. En aucune façon, on cherche à glorifier les narcotrafiquants», défend Andi Baiz qui a dirigé le fameux épisode de la traque et la mort de Pablo Escobar clôturant la deuxième saison. «Dans la série, on met plutôt à jour les problèmes de corruption qui permettent à ces criminels de grandir et de se bâtir un véritable empire.»

Un tournage endeuillé

Avant même de tourner Narcos: Mexico, l'équipe a malheureusement été frappée par un drame sanglant. En septembre 2017, le corps de Carlos Muñoz Portal, un assistant de 37 ans chargé de repérer des lieux de tournage pour la série, a été retrouvé criblé de balles dans sa voiture. Cette tragédie survenue dans la municipalité de Temascalapa, région connue pour avoir l'un des taux d'homicides les plus élevés au pays, n'a pas manqué de susciter des inquiétudes sur les conditions de sécurité entourant le tournage de Narcos au Mexique.

«C'est dramatique, mais sa mort n'est absolument pas liée avec la série. On ne l'a pas tué parce qu'il travaillait pour nous, répond Andi Baiz. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas tourner partout au Mexique, essentiellement pour des questions de sécurité. En raison de la frontière avec les États-Unis qui génère beaucoup de trafic, c'est encore le chaos à plusieurs niveaux. Personnellement, je n'ai pas eu de craintes pour ma sécurité pendant le tournage. Mais je viens de Colombie. Donc j'ai un peu l'habitude de ce type d'environnement.»

Les 10 épisodes de Narcos: Mexico seront disponibles ce vendredi sur Netflix.

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