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Bouffe de rue: des permis octroyés malgré des intoxications alimentaires

La vérificatrice générale déplore que l'historique d'insalubrité ne soit pas considéré lors du renouvellement des permis.
Laszlo Balogh / Reuters

Des permis ont été octroyés à des camions de cuisine de rue malgré des dossiers «peu reluisants» en matière de salubrité des aliments, déplore la vérificatrice générale (VG) de la Ville de Montréal. Six d'entre eux ont même fait l'objet de plaintes pour intoxication alimentaire.

La Ville de Montréal, par le biais de l'arrondissement Ville-Marie, octroi annuellement une trentaine de permis de «bouffe» de rue. Les détenteurs changent d'une année à l'autre, bien que certains camions bien connus reviennent fréquemment.

Selon la VG, Michèle Galipeau, les permis sont octroyés sans jamais vérifier les rapports d'inspection en matière de salubrité. Ces inspections sont pourtant effectuées par les fonctionnaires municipaux.

«Nos travaux d'audit ont permis de mettre en lumière le fait que des cuisines de rue se sont vu délivrer un permis alors qu'elles présentaient parfois un portrait peu reluisant au regard du résultat des visites d'inspection des aliments réalisées ou de plaintes impliquant la qualité ou l'état de la nourriture servie. Pour certaines, des avis d'infraction ont été émis au regard de non-conformités relevées pouvant avoir un impact sur la santé des consommateurs», écrit Mme Galipeau dans son rapport annuel.

Toujours selon la VG, 19 plaintes ont été enregistrées entre 2015 et 2017 par la Division de l'inspection des aliments. Quinze de ces plaintes, visant six camions, concernaient des intoxications alimentaires.

En réponse aux commentaires de la VG, la Ville promet de demander l'historique d'inspection des aliments de chaque camion deux mois avant le début de la période d'évaluation.

Un système trop bureaucratique

Par ailleurs, la VG estime que la bureaucratie entourant le programme de cuisine de rue est beaucoup trop volumineuse.

«Nous ne pouvons que constater la lourdeur du processus administratif entourant la sélection des cuisines de rue qui pourront ultimement se procurer un permis. En effet, il s'avère que le dossier de candidature devra être étudié trois fois [...]. Il y a donc beaucoup d'intervenants au processus avec les risques de duplication des efforts et les coûts que cela comporte», indique Mme Galipeau.

Mme Galipeau note d'ailleurs que l'intérêt pour ce programme tend à s'essouffler. En novembre, le HuffPost Québec révélait que plusieurs propriétaires de camions songaient à abandonner la cuisine de rue. Depuis, quelques-uns ont plié bagage.

En mars, la Ville a annoncé certains changements à son programme. Les sites ont été revus et le comité de sélection a été remplacé par un simple formulaire, au grand bonheur de l'Association des restaurateurs de rue du Québec.

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