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Le livre «Faire œuvre utile» d’Émilie Perreault devient une série documentaire

«C'est le projet de ma vie...»

L'animatrice et chroniqueuse culturelle Émilie Perreault annonçait la semaine dernière qu'elle quittera son poste de reporter aux arts et spectacles à l'émission matinale Puisqu'il faut se lever, au 98,5, sans toutefois donner plus de détails sur les projets qui l'occuperont dans les prochains mois. On savait seulement qu'elle fera partie, à l'automne, de l'équipe de collaborateurs de Cette année-là, à Télé-Québec, où elle prendra place autour de la table présidée par Marc Labrèche.

Or, la communicatrice a un autre grand défi professionnel inscrit à son agenda à court terme: celui de transposer à la télévision le concept de son livre Faire œuvre utile, paru l'automne dernier aux Éditions Cardinal. C'est ce qu'on a appris en conférence de presse téléphonique, lundi matin.

Portant l'entreprise Faire œuvre utile dans son cœur comme une véritable mission («le projet de ma vie», clame-t-elle), Émilie Perreault a rapidement voulu pousser l'idée plus loin en créant une série documentaire, et s'est alliée à la maison de production Zone 3 pour ensuite approcher ARTV, où les 10 épisodes d'une heure, du même titre que le bouquin, seront présentés «en exclusivité», a-t-on précisé, le vendredi à 20h, à compter du 26 octobre.

Une diffusion ultérieure à Radio-Canada suivra peut-être, à une date encore indéterminée.

Andréanne Gauthier via Radio-Canada

Hommage à l'art

Faire œuvre utile est un touchant hommage à l'art, aux gens qui le font et à ceux et celles qui le consomment. Dans l'ouvrage, Émilie Perreault relate des récits émouvants de personnes qui ont vu leur vie être transformée positivement grâce à une œuvre culturelle : une chanson, une toile, un film, un livre, un spectacle d'humour, une pièce de théâtre, etc. La journaliste considère d'ailleurs l'art comme «tellement plus qu'un divertissement», comme «une force, un moteur de changement et un puissant médicament».

Par exemple, son recueil expose le témoignage de Suzanne, la fille de Gilbert Prince, un camionneur décédé après avoir été la proie des flammes dans un accident sur l'autoroute 40, en août 2016. Amoureux de théâtre, l'homme avait été envoûté par la pièce 887, de Robert Lepage, et avait acheté une paire de billets à sa fille Suzanne, pour que celle-ci puisse profiter du même spectacle, en septembre suivant.

Au moment de la représentation, un mois et demi après le départ de son papa, Suzanne a été frappée «d'une épiphanie incroyable», a résumé Émilie Perreault. «Son père avait acheté les billets pour elle, donc c'est un peu le dernier lien qu'elle avait avec lui, mais surtout, la pièce de Robert Lepage parle de son père à lui, qui était un chauffeur de taxi.»

Autre tranche d'existence rapportée dans Faire œuvre utile, celle d'une mère d'une jeune fille autiste ébranlée par un cas semblable au sien, dépeint dans la série Ruptures. «Elle s'est rendu compte que sa vie n'avait pas de bon sens, qu'elle ne sortait jamais de chez elle, qu'elle s'était complètement oubliée pour son enfant», s'est remémoré Émilie Perreault. La dame a ensuite écrit une lettre aux auteurs de Ruptures, Daniel Thibault et Isabelle Pelletier, et la publication d'un chapitre sur elle dans Faire œuvre utile l'a incitée à s'inscrire à l'université.

À l'écran, deux histoires seront à l'honneur chaque semaine dans Faire œuvre utile, certaines contenues dans le livre, d'autres exclusives. La personne du public détaillera son rapport avec l'œuvre concernée, en présence de l'artiste, celui-ci approfondira ce qui a mené à la naissance de ladite création, et cette rencontre culminera avec un échange à trois avec Émilie Perreault, dans un lieu significatif pour les deux personnes interviewées.

On a déjà tourné des tête-à-tête avec le peintre Marc Séguin, l'humoriste Mariana Mazza, le chanteur Marc Hervieux, l'auteur Simon Boulerice, l'écrivaine Kim Thuy et le groupe Les Cowboys Fringants.

«Ce n'est pas une livraison d'artistes, qu'on fait, on n'est pas dans le fanatisme, c'est vraiment une rencontre d'égal à égal, où on va échanger, tous les trois, autour de l'œuvre», a expliqué Émilie Perreault, en ce qui a trait à sa vision de la série.

«C'est très, très human», a laissé savoir Dominique Chaloult, directrice générale de la télévision de Radio-Canada, en ajoutant qu'on pleurera certainement à quelques reprises en regardant Faire œuvre utile, qui sera «l'œuvre utile» des réalisateurs Frédéric Nassif (qui a notamment signé le documentaire Bye, d'Alexandre Taillefer), et Maude Sabbagh (Face à la rue, Obèse: changer de vie).

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