Une nouvelle tendance semble se dessiner dans les universités québécoises : les étudiants consommeraient certaines drogues et médicaments, appelés amplificateurs cognitifs ou nootropes, pour accentuer leurs capacités cognitives. La facilité à obtenir un diagnostic de TDAH pourrait amplifier le phénomène.
Un texte de Jennifer O'Bomsawin
Selon des spécialistes de la santé, il serait très facile pour les étudiants de se procurer des drogues et médicaments comme le Concerta et le Ritalin, qui sont prescrits pour traiter le trouble d’attention avec hyperactivité (TDAH).
Cette consommation soulève plusieurs questions, notamment sur la méthode de diagnostic utilisée pour déceler le TDAH.
« C’est facile de se faire diagnostiquer un TDAH aujourd’hui. Les critères sont très larges et peuvent être trouvés facilement sur Internet », dit le psychologue Victor Olivier Morasse. Le TDA avec ou sans hyperactivité doit être diagnostiqué en suivant une longue liste d’étapes.
«C’est difficile de vérifier si le patient nous invente des symptômes ou en souffrent réellement lors d’une évaluation pour détecter le TDAH.» - Guillaume Langlois, médecin
Certains profiteraient du fait qu’il est facile de se faire prescrire ce type de médicament et s’en procureraient pour les consommer ou les revendre.
La création d’un marché noir
Les étudiants se procurent des psychostimulants via le marché noir des universités ou se les font prescrire.
La consommation et la revente se font principalement lors des périodes d’examens pour accroître les capacités cognitives et obtenir de meilleurs résultats scolaires.
« Nous sommes en train de transformer des problèmes sociaux en problèmes médicaux », dit Victor Olivier Morasse.
Des effets secondaires méconnus
Les effets à long terme liés à la consommation de psychostimulants ne sont pas connus à ce jour. Les essais cliniques ont identifié quelques conséquences pouvant survenir à court terme seulement.
Le diagnostic doit être fait par un neuropsychologue idéalement. Le trouble d’attention avec ou sans hyperactivité
Cette procédure peut prendre jusqu’à un an d’attente dans le système public. Il faut se méfier des diagnostics rapides qui peuvent être incomplets quelques fois, et des traitements sous forme d’essais thérapeutiques nous dit Guillaume Langlois.
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