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Brigitte Boisjoli : 2015, l'année de la maturité

Brigitte Boisjoli : 2015, l'année de la maturité
Courtoisie

À 33 ans, Brigitte Boisjoli vient d’atteindre l’un des plus importants sommets de sa jeune carrière. En délaissant momentanément sa pop pimpante au profit d’une revisite du répertoire de Patsy Cline, la jeune femme est parvenue à toucher un public sans doute nostalgique et probablement ravi de découvrir de nouvelles facettes de son talent.

«Je ne fais pas un virage country, précise toutefois Brigitte. Je veux seulement triper. C’était un défi en soi de faire connaître Patsy aux Québécois. Parce qu’à part la chanson Crazy, c’est plutôt méconnu. Parfois, on entend ses chansons sans être certain. J’ai beaucoup lu sur elle, sa vie, d’où elle vient, ses racines, son rôle de pionnière pour la cause féminine. J’ai envie de faire découvrir son histoire et de parler d’elle avec ce projet, pour qu’on la connaisse mieux.»

Ses accomplissements dans la dernière année : Un album-hommage à Patsy Cline, simplement titré du nom de l’icône américaine, enregistré à Nashville, capitale du country, et paru en septembre, où Brigitte s’approprie 12 morceaux incontournables de la chanteuse. Sur la pochette du disque, Boisjoli apparaît sobre comme on l’a rarement vue, délicate veste à franges au dos, ses lèvres rouge foncé à peine courbées en un demi-sourire, sa chevelure mi-longue blonde dans le vent. En un coup d’œil, on constate que la dynamique Brigitte Boisjoli vieillit, qu’elle n’est plus seulement la boule d’énergie qui déplace tant d’air sur scène depuis sa participation à Star Académie, en 2009, mais également une interprète capable d’intériorité, à l’aise de mettre en valeur l’œuvre d’une autre artiste, de lui donner un second souffle. Ce troisième opus, premier de reprises, marquera définitivement un tournant dans le parcours professionnel de Brigitte Boisjoli.

Cette évolution lui a valu rien de moins que son premier disque d’or en carrière, venu couronner la vente de plus de 40 000 exemplaires de la compilation Patsy Cline en moins de huit semaines. Un premier vidéoclip, celui de la chanson Crazy - pièce-phare du catalogue de Patsy Cline, écrite par Willie Nelson en 1961, et hymne du film Crazy, de Jean-Marc Vallée - a été dévoilé en décembre. Toute l’épopée Patsy Cline culminera finalement le vendredi 15 juillet 2016, alors que Brigitte foulera pour la première fois les planches de l’impressionnant Théâtre St-Denis pour montrer aux Montréalais de quel bois elle se chauffe dans l’univers de Cline. Une grande tournée du Québec est d’ailleurs prévue avec ce spectacle, à compter du 23 janvier prochain.

Dans un autre registre, Brigitte a participé, à la fin de 2015, au spectacle Tous en Chœur, on chante Plamondon, un coup de chapeau à Luc Plamondon présenté à Montreux, en Suisse. Bruno Pelletier, Maurane, Marie-Josée Lord, Bastian Baker et une chorale de 200 voix de Suisse romande étaient aussi de l’événement. Parlant du légendaire parolier, Brigitte était aussi de la troupe du collectif Plamondon, mis sur pied par Gregory Charles à l’automne, qui a fait revivre les plus importants textes de Luc Plamondon à l’intérieur du théâtre Le Qube, aux abords du Casino de Montréal.

À propos de sa façon d’aborder le répertoire de Patsy Cline : «Dans mon spectacle Sans regrets, je faisais déjà un medley de Patsy Cline, note Brigitte. Pour commencer à tâter le pouls, sentir la vibe, mettre la table, apprivoiser les gens et montrer que je ne fais pas juste de la pop. Je suis très critique et très perfectionniste envers mes propres choses, et il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer, moi-même, à ce genre-là, qui est beaucoup moins «Brigitte se pitche d’un bord à l’autre du stage!» Je ne termine pas ce show-là les cheveux mouillés, avec le pouls à 220, ce qui est le cas normalement. C’est beaucoup plus tranquille, sage, sensible, senti, exactement comme la musique de Patsy.»

«Au départ, on m’avait proposé de faire une pochette qui ressemblait étrangement à celles de Patsy, dans la même pose et la même couleur de robe. C’est moi qui ai décidé de ne pas aller là-dedans. C’était le but, que ça soit différent, tout en restant respectueux de l’œuvre de Patsy. Je ne me serais pas vue avec une robe sexy, osée, cartoon. Je voulais que ça soit naturel. Et dans les chansons, on est restés collés aux originaux. Mais c’est sûr que j’ai ma voix, ma couleur!»

«Je ne me serais pas vue faire cet album-là deux ans auparavant. J’ai attendu d’avoir la maturité vocale pour le faire, et aussi d’avoir subi suffisamment d’écorchures, dans la vie, car Patsy en a vu des «pas pires», dans son existence, et ça s’entend dans ses chansons. À 33 ans, je considérais que j’en avais vu d’autres, que je n’en étais pas à mon premier barbecue! Donc, je me sentais prête.»

À propos de la manière dont l’idée lui est venue : «C’est drôle, parce que je me suis longtemps dit que je ne ferais jamais d’albums de reprises, que c’était quétaine! (rires) Mais il ne faut jamais dire jamais. Cette envie a poppé dans mon corps et dans ma tête, quand j’ai fait La poule aux œufs d’or – Gala Country, il y a deux ans. Guy Mongrain et Guy St-Onge, à la direction musicale, m’ont proposé un pot-pourri de Patsy Cline et, en le chantant, ça m’a rentré dans le corps comme un éclair. Je voulais faire quelque chose avec ça. À ce moment-là, je venais de sortir l’album Sans regrets, et le timing n’était pas bon pour sortir tout de suite un autre disque. Mais mon équipe de production et mon gérant ont embarqué et m’ont suggéré de l’enregistrer immédiatement, à Nashville, et de le lancer plus tard.»

À propos de l’enregistrement : «J’ai eu beaucoup de plaisir. On l’a enregistré en août 2014, en huit jours, avec le réalisateur Robby Turner, qui a travaillé, entre autres, avec Johnny Cash et Dixie Chicks. Lui avait engagé des musiciens, dont deux qui ont vraiment joué avec Patsy. Les autres avaient travaillé avec Dolly Parton et Johnny Cash. Je me pinçais, de travailler avec eux! C’est un album très cool, très senti, fait avec des passionnés, où on sent l’âme et le cœur du projet!»

À propos de l’évolution de sa carrière : «Je n’aurais jamais cru faire un album à Nashville! C’est au-delà de mes attentes, comment ça avance. Je trouve qu’on positionne bien les choses. Rien n’est précipité, on fait de bons choix. J’ai une bonne équipe. Moi, j’essaie toujours de ne pas trop avoir d’attentes ; ainsi, je ne suis pas déçue. Mais j’espérais quand même, quand j’ai commencé, que ça fonctionne, et je suis contente de la façon dont ça se passe. Si ç’avait été trop vite, si j’avais eu un succès instantané, j’aurais peut-être eu mal au cœur, je me serais peut-être perdue, là-dedans. Mais, non. On a gravi les échelons intelligemment. J’ai du fun, autant sur les plateaux télé que dans ma vie, sur scène et à la radio, pour moi, c’est un bonheur de faire ce métier, sous toutes ses facettes. L’important, pour moi, c’est de garder ce plaisir et cette flamme allumée.»

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