La candidate bloquiste Catherine Fournier a provoqué un débat sur le sexisme dès le début de campagne et ce, bien malgré elle.
« J’aurais préféré que cet événement n’ait pas eu lieu, ça n’a pas sa place en 2015, raconte-t-elle. Mais je suis contente de voir la sympathie qu’on a témoigné à mon égard et qui a dépassé le clivage partisan. »
Pourtant, la jeune femme de 23 ans en a vu beaucoup d’autres. Le Huffington Post Québec revient sur le parcours de celle qui a fait les manchettes cette semaine.
Après la débandade du Bloc québécois en 2011, elle est allée cogner aux portes de son exécutif local du Parti québécois, pour ensuite se joindre à la cohorte de jeunes bloquistes qui tenaient le fort quelques mois plus tard.
« On ne le dit pas assez souvent, mais dans les quatre dernières années, on a assisté à une traversée du désert au Bloc, dit-elle. Les jeunes ont vraiment été un pilier. »
C’est le même message que véhiculait Gilles Duceppe à l’annonce de son retour comme chef. Il parlait d’un « nouveau cycle politique » porté par la convergence des forces indépendantistes ainsi que par les jeunes candidats recrutés.
« Le Parlement doit être plus représentatif de la population qu’il représente », fait valoir Catherine Fournier, diplômée en économie à l’Université de Montréal. Elle croit que l’âge n’est pas un indicateur d’expérience parlementaire.
Au lieu de faire la fête comme les jeunes de son âge, cela fait 14 mois qu’elle va à la rencontre des quelque 100 000 électeurs de Montarville, tous les samedis et dimanches, de 10h à 17h.
Catherine Fournier à un tournoi de balle molle pour recruter de nouveaux membres.
Cette circonscription ainsi que sa voisine, celle de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères, pourraient facilement tomber dans le giron du Bloc québécois, qui espère faire des gains grâce au scandale de la députée « fantôme » du NPD, Sana Hassainia.
Son collègue Xavier Barsalou Duval et elle tenteront de se faire élire dans ces territoires de la Rive-Sud de Montréal emportés par la vague orange en 2011. Des choix qui témoignent de la volonté du Bloc de favoriser sa relève, croit Catherine Fournier.
« Souvent, les jeunes que les partis politiques vont prendre dans leur camp seront candidats dans des circonscriptions qu’ils ne gagneront pas nécessairement », compare-t-elle.
La candidate est catégorique : les indépendantistes doivent se rallier à une cause commune pour avancer ensemble. C’est pourquoi, elle se réjouit du retour de Gilles Duceppe, avec l’aide de Pierre Karl Péladeau.
« L’idée de l’indépendance, c’est loin d’être mort, estime la jeune femme. Depuis quatre ans, on ne parle plus du Québec au fédéral. Ce serait bien qu’on ait notre mot à dire chez nous. Les gens le réalisent. »
À une conférence de presse entourée de plusieurs politiciens pour dénoncer le péage du pont Champlain.
« On dit souvent que les jeunes sont ouverts sur le monde, ne veulent pas de frontières supplémentaires. Au contraire, ce n’est pas de se fermer sur le monde que de devenir indépendant », ajoute-t-elle, prenant l’exemple de la question environnementale, sujet sur lequel le Canada fait figure de «cancre» au niveau mondial.
Cette voix, absente à l’international, est d’ailleurs l’un des piliers de son engagement pour faire du Québec un pays. Catherine Fournier avait été surprise, lors d’un échange étudiant au Texas, de constater que la grande majorité des gens ne savait pas qu’on parle français en Amérique du Nord.
« C’est là que j’ai vraiment réalisé que le Québec n’existait pas dans le monde », se souvient la candidate.
Pourtant, elle « aime » bien le Canada. Elle compare la situation du pays à un couple en procédure de divorce qui passerait tout son temps à se chicaner.
« On s’entendrait mieux si on pouvait faire pays à part », conclut-elle. En attendant, c'est sur sa circonscription que la candidate devra se concentrer.
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