Le partage des déficits des régimes de retraite des employés municipaux s'est invité au Carnaval de Québec. Une gargouille caricaturant le maire Régis Labeaume a été présentée dans le cadre du concours de sculpture sur neige. L'oeuvre a d'ailleurs remporté le prix du public et le 1er prix du volet national.
C'est Marc Dubé, un policier de Longueuil, qui est à l'origine de cette sculpture. Son œuvre, baptisée « Sous l'emprise de La Paume », fait référence au maire de Québec et à son principal cheval de bataille, c'est-à-dire les régimes de retraite des employés municipaux.
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Marc Dubé s'est dit très satisfait d'avoir remporté le concours. « Je pense que les gens ont vu quelque chose d'accrocheur [...] C'est quelque chose que les gens reconnaissent facilement », a-t-il réagi.
Le policier de Longueuil affirme que c'est le projet de loi 3 qui lui a inspiré cette sculpture. Cette dernière montre une gargouille munie d'une main surdimensionnée avare de pouvoir.
Dans le texte qui accompagne l'œuvre, on peut lire que « La Paume veut s'accaparer une partie de la richesse collective pour réparer les erreurs du passé. »
Il s'agit d'une référence à un principe du projet de loi 3 sur le refinancement, à parts égales, des déficits passés des régimes de retraite (50 % pour l'employeur et 50 % pour les syndiqués).
« Cette année, évidemment, la loi 3 a été à l'avant-garde [...] Je suis policier, j'ai une convention collective, ça m'a touché particulièrement, ça m'a inspiré, d'où le projet "Sous l'emprise de La Paume" », raconte Marc Dubé.
Par la voix de son attaché de presse Paul-Christian Nolin, le maire Labeaume s'est dit aucunement dérangé par l'œuvre en affirmant que les artistes étaient libres de s'exprimer.
La loi 3 prévoit des mesures pour éponger les déficits actuels et futurs des 170 régimes de retraite des employés municipaux du Québec. Ces déficits frôlent actuellement 4 milliards de dollars. Le projet balise aussi le processus de négociation entre les villes et leurs employés.
Début du compte à rebours
La présentation de cette sculpture survient au moment où le compte à rebours commence dans le monde municipal concernant la réforme des régimes de retraite des employés municipaux.
À compter d'aujourd'hui, les villes et les syndicats ont un an pour s'entendre sur le partage des déficits des régimes de retraite. Sans quoi, le gouvernement pourra imposer ses conditions aux parties. Il s'agit d'une des dispositions prévues dans le controversé projet de loi 3.
Or, la Coalition syndicale pour la libre négociation conteste devant la Cour supérieure du Québec la constitutionnalité de la loi sur les régimes de retraite.
Les 79 syndicats des employés touchés par la loi, affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), invoquent la liberté d'association prévue dans les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés.
En imposant des conditions de travail aux syndiqués comme le partage 50-50 des régimes de retraite, la loi 3 prive les syndiqués de leur droit à la négociation, selon la Coalition.
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