Près de 50 millions d'enfants sont en déplacement dans le monde – 28 millions ont été chassés de chez eux par un conflit et des millions d'autres migrent dans l'espoir d'une vie meilleure et plus sûre.
Les enfant, les jeunes migrants et les réfugiés qui tentent de rallier l'Europe sont confrontés à des niveaux effrayants de violations des droits de l'homme. Dans un nouveau rapport intitulé Un voyage épouvantable, l'UNICEF et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) font la lumière sur les enfants et les jeunes qui empruntent les routes de la Méditerranée. Le rapport se fonde sur les témoignages de quelque 22 000 migrants et réfugiés interrogés par l'OIM, parmi lesquels environ 11 000 enfants et jeunes.
« Pour échapper à la violence, à l'instabilité ou à la pauvreté à laquelle elles sont confrontées dans leur pays d'origine, certaines personnes n'ont d'autre choix que se lancer dans un périple dangereux tout en sachant qu'elles risquent de payer le prix de cette décision de leur dignité, de leur bien-être, et parfois même, de leur vie », explique Eugenio Ambrosi, Directeur régional de l'OIM pour l'UE, la Norvège et la Suisse.
Beaucoup trop d'enfants sont confrontés à des dangers mortels, à la détention, à des privations et à des discriminations. « Malheureusement, il est désormais courant que les enfants qui empruntent les routes de la Méditerranée soient victimes d'abus, de traite, de violences physiques et de discriminations », déclare Afshan Khan, Directrice régionale de l'UNICEF et Coordonnatrice spéciale pour la crise des réfugiés et des migrants en Europe.
Le récit qui suit est celui de sept garçons ayant fui la Gambie dans l'espoir d'un futur meilleur en Europe.
« Nous avons risqué notre vie pour venir ici. Nous savions que ce n'était pas sécuritaire. Nous devions réussir...ou mourir », affirme Mohammad, âgé de 17 ans.
Alors qu'ils étaient seuls en déplacement vers l'Europe, sept garçons de la Gambie se sont liés d'amitié en attendant le bateau qui devait les emmener de la Libye à l'Italie. En référence à leur périple, les jeunes hommes ont baptisé leur groupe « Réussir ou mourir ».
Emprisonné en Gambie pendant près de deux mois après avoir enlevé le drapeau d'un parti politique de la base où il vivait, Mohammad s'est sauvé et s'est rendu directement en Libye. Il raconte : « S'ils m'attrapent encore une fois, ils me mettront dans une prison dont je ne pourrai pas sortir ». Sur la photo, Mohammad se trouve au centre et marche sur une plage en Sicile avec ses compagnons.
Le chemin qui passe par le désert du Sahara pour se rendre en Libye est éprouvant. Les garçons ont rencontré des camions surpeuplés, des bandits et ont même été victimes d'extorsion. « À chaque poste de contrôle dans le désert, il faut verser de l'argent sinon on vous frappe », explique Alieu, âgé de 17 ans. Sur la photo, Abdullah masse le dos d'Alieu dans un centre d'accueil à Pozzallo.
Comme beaucoup de migrants et de réfugiés, les garçons ont travaillé à différents endroits pendant leur périple afin de financer chaque étape du voyage. « Nous avons fait n'importe quoi pour avoir les moyens de venir ici, nous étions comme des esclaves », raconte Sanna, âgé de 17 ans. Sur la photo, Sanna visite le zoo de Pozzallo.
Abdullah a versé 1000 dinars libyens (742 USD) pour la traversée.
« La traversée était risquée. Je pensais que nous allions mourir. Les gens pleuraient, puis le bateau s'est mis à couler [...] Nous flottions en criant lorsque nous avons vu la marine italienne, qui nous a sauvés. »Abdullah, âgé de 15 ans
Sur la photo, le groupe d'amis passe près d'un bateau de contrebande dans un cimetière de navires en Sicile.
Abdullah et ses amis recherchent maintenant l'asile en Italie et ils sont impatients de passer à autre chose. « Je vais aller à l'école, mais je ne sais pas quand je pourrai commencer. Je ne sais même pas quand je pourrai sortir d'ici » confie-t-il. Sur la photo, Mohammad est en compagnie d'un résident de la région lors d'une sortie du centre d'accueil.
Afin d'en savoir plus sur le plan d'action de l'UNICEF pour protéger les enfants réfugiés et migrants, cliquez ici.