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Madonna en esclave...glamour, vraiment?

Dans le dernier numéro de V magazine, Madonna et Katy Perry se prêtent au jeu du photographe Steven Klein en s'affichant tantôt en dominatrices, tantôt en amantes serviles, au milieu d'un décor vert, froid et rétro.
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Dans le dernier numéro de V magazine, Madonna et Katy Perry se prêtent au jeu du photographe Steven Klein en s'affichant tantôt en dominatrices, tantôt en amantes serviles, au milieu d'un décor vert, froid et rétro.

Boudinées dans des corsets de latex et montées sur des talons aiguilles, la blonde et la brune posent pour la caméra, telles des poupées de silicone à la moue invitante. Visages cirés et dépourvus de toute expression, elles articulent leurs corps dans des positions provocantes cherchant vraisemblablement à nous convaincre de la pertinence de cette expérience pseudo érotique.

Le résultat n'impressionnera ni les fans de ces divas, ni les voyeurs en manque de sensations.

Clichés banals, reproduits à l'infini dans l'imagerie pornographique, ne font preuve ici d'aucune originalité ; craque de boules du décolleté parfaitement cadrée, jambes écartées, bouche entrouverte et yeux glacés, les personnages sont photographiés rigides, statiques, inanimés, sans vie.

Si Klein souhaitait jouer les mauvais garçons en mettant en scène ses idoles ligotées et en bas résilles, son univers BDSM sombre ici dans la caricature. La ''material girl'' à quatre pattes et la ''candy girl'' cravache en main sont ainsi projetées au cœur d'un numéro de foire grotesque.

Qu'est-ce qui peut bien motiver ces artistes féminins à se métamorphoser en amantes du Marquis de Sade pour une couverture de magazine?

Les icônes du show business succombent l'une après l'autre à la tentation de s'exhiber à moitié nues, prétendant revendiquer le droit de disposer de leur corps. Mais franchement, est-il absolument nécessaire de ramper par terre sous la menace d'un fouet ou se faire tirer les cheveux en parfaite soumise pour afficher sa liberté sexuelle?

Mise en scène artistique, certes, mais derrière ces photos se cachent les dangers d'une véritable perversion.

Il ne faudrait surtout pas oublier à quel point toutes ces images, résolument licencieuses, percutent l'inconscient de chacun et façonnent la perception que nous avons des femmes. En érotisant les comportements excessifs, notre tolérance à la violence se trouve totalement modifiée et nous finissons par banaliser la maltraitance et accepter les abus commis.

Et lorsqu'on s'attarde un instant pour observer l'impact que peut avoir ce type de photos sur les comportements des individus ainsi que leurs incidences sur les relations humaines au sein même de nos sociétés, la réalité frappe aussi brutalement qu'un bâton en plein front!

De toute évidence, glamouriser la femme objet et sexuellement disponible demeure un commerce très lucratif et motive certainement les artistes à participer à de tels projets. Mais en acceptant ces choix ''créatifs'', toutes les Madonna de ce monde vont à l'encontre des valeurs féminines pour lesquelles elles affirment se battre. Et pendant qu'elles s'amusent à personnifier des esclaves sexuelles afin d'épater la galerie et nourrir leur égo, des millions de femmes et petites filles prient pour que le calvaire dans lequel elles sont plongées s'achève.

Loin des flashs et du tapage médiatique, il existe de vraies esclaves : 12,3 millions selon l'ONU. Certes moins ''glamours'' que les pop stars maquillées et costumées qui tapissent les magasines, elles sont Ukrainiennes, Brésiliennes, Nigériennes, Canadiennes... Elles se nomment Anna, Sophia, Nella...et elles ne jouent pas.

Ce blogue a également publié sur le blogue de Tina Karr, Une mère en talons aiguilles

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