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Dis-moi de qui tu t'entoures, je te dirai qui tu es

On est drôles parfois, nous, les êtres humains. On a tendance à s'attribuer tous les éléments de nos réussites et se dissocier de nos échecs, de nos difficultés.
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On est drôles parfois, nous, les êtres humains. On a tendance à s'attribuer tous les éléments de nos réussites et se dissocier de nos échecs, de nos difficultés.

Comme si dans le premier contexte, tout s'expliquait grâce à nous, à qui nous sommes, à nos qualités exceptionnelles alors que dans le second, nous n'avons rien à y voir et nous ne sommes que des victimes des autres ou des circonstances.

Pourtant, il n'en est rien. Le but ici n'est pas de se tomber sur la tomate ni de se culpabiliser mais bien de se responsabiliser. Encore une distinction qu'on a bien souvent du mal à faire : se culpabiliser renvoie au fait de ruminer, de faire tourner des idées en boucle et de s'en vouloir outrageusement alors que se responsabiliser consiste à prendre du recul par rapport à une situation et regarder quelle a été notre implication dans cette dernière, qui a influencé les résultats. Ce deuxième processus se fait sans jugement aucun.

À une amie qui se plaignait de toujours tomber sur « les mauvais gars », je lui ai demandé quelle était sa responsabilité là-dedans. Surprise et un peu froissée, elle m'a répondu : « Ben là, c'est pas de ma faute: c'est eux qui me trouvent! ». J'ai donc répliqué : « Ok, alors, qu'est-ce qui les attire à toi? ».

Du tac au tac, elle réplique : « Heu...ben...heu...hen? ». Et moi d'en rajouter : « Et qu'est-ce qui t'attire chez eux? ». Retrouvant un peu de contenance, elle me lance : « Ben là, je ne peux pas deviner durant la première « date » ou quand on se voit pour la première fois qu'il va être con, quand même! ». Et pourtant.

Et pourtant, mon amie se ramassait inlassablement avec le même profil de gars : manipulateur, menteur, charmeur. Même si, effectivement, il n'était pas inscrit dans leur front. Inlassablement, elle investissait temps et énergie auprès de ce type de gars. Et même après quelques rencontres, même après quelques déceptions en tout début de fréquentation, elle persistait. Jusqu'à ce qu'elle découvre un sombre secret à propos de ce gars et qu'elle prenne les jambes à son cou en criant : « Pourquoooooi??? ».

Aujourd'hui, cette amie est en couple, heureuse de l'être, avec un gars vrai, simple, authentique et attentionné. Tout ce dont elle rêvait. Avec du recul, elle est arrivée à identifier que lorsqu'elle fréquentait les « mauvais gars », elle n'était sûrement pas réellement prête à s'engager, malgré ce qu'elle pouvait croire à ce moment. Et surtout, elle ne se croyait pas digne d'amour, elle ne croyait pas qu'elle méritait d'être avec un gars tel qu'elle le souhaitait. Elle ne se respectait probablement pas suffisamment pour demander du respect d'autrui en retour.

Il ne faut jamais oublier que même dans nos relations, qu'elles soient amoureuses, amicales ou professionnelles, nous faisons des choix. Nous prenons des décisions, que ce soit consciemment ou non. On fait le choix de poursuivre une relation qui nous est énergivore. Ce faisant, on ne laisse pas la place à une relation qui serait énergisante, plutôt. On s'acharne souvent, croyant à tort qu'on arrivera à faire changer la personne, parce que nous, on est extraordinaires et c'est ce qu'on fait de mieux, apporter un peu de notre « extraordinairitude » aux autres.

Oui, ça peut être vrai dans certains cas. Mais encore faut-il que la personne soit ouverte à l'extraordinaire, qu'elle perçoive la nécessité de changer et que ce processus parte d'elle-même, d'un choix personnel et non d'un sentiment d'être forcé de le faire.

Et à la limite, pourquoi ne pas se tourner à prime abord vers des personnes qui nous plaisent déjà telles qu'elles sont? Peut-être que ça nous incitera également à être nous-mêmes. Et probablement que cette authenticité réciproque permettra à tous de s'épanouir et d'être heureux.

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