Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Non, les femmes ne sont pas les nouveaux hommes!

L'égalité des genres ne veut pas dire que les femmes doivent devenir des hommes ou surpasser ceux-ci. Quoiqu'il arrive, les femmes demeurent des femmes, et les hommes demeurent des hommes. Les femmes qui agissent de manière non traditionnelle - ou de manière « typiquement féminine » comme la gymnaste Wieber - ne devraient pas être comparées aux hommes. Ce qui est en train de se produire, à l'échelle mondiale, est qu'elles ont plus de choix et assument ceux-ci avec une plus grande confiance, voilà tout.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Shutterstock

Lorsque les paparazzi ont révélé que l'actrice Kristen Stewart avait trompé son copain de longue date Rob Pattinson, avec qui elle joue dans la série Twilight, bon nombre de commentateurs ont dénoncé le «mauvais exemple» qu'elle donnait aux femmes. Sur toutes les tribunes médiatiques, il semblerait que les femmes respectables - ou du moins celles qui fréquentent un «bon gars» - devraient non seulement jurer fidélité à leur conjoint mais aussi à toute la société, sous peine de subir l'opprobre populaire. Par contre, les hommes peuvent tromper leur conjointe sans trop de problème. Ils ne gagneront pas de points, mais leur incartade sera vite oubliée. C'est encore et toujours deux poids, deux mesures : les femmes volages sont des putes, mais les hommes infidèles sont tout simplement virils. Quand avez-vous entendu dire qu'une vedette du show business, de sexe masculin et aux mœurs légères, représentait un «mauvais exemple» pour les jeunes garçons?

Dans la même veine, une gymnaste de 17 ans a été jugée trop émotive pour avoir pleuré «comme une fillette», en direct sur les écrans de télé du monde entier. Ce que les médias sous-entendent est qu'elle a fait preuve de faiblesse. Qu'en pensez-vous ? Pour ma part, je ne crois pas que les adolescentes devraient à tout prix s'endurcir, ou révéler leur féminité seulement lorsque la société le juge acceptable. En fait, Jordyn Wieber devrait être félicitée pour avoir exprimé sa déception d'une manière authentique et tout à fait appropriée pour son âge, compte tenu du stress qu'engendrent les compétitions olympiques.

En outre, il faudrait cesser d'analyser la moindre réaction des femmes en comparaison avec celles des hommes. C'est un exercice très difficile, puisque nous sommes constamment bombardés d'études qui classent les gens dans des catégories bien définies. Lorsqu'une recherche scientifique démontre que les femmes ont plus de libertés, qu'elles occupent de meilleurs emplois et attirent plus d'hommes dans leur lit, la conclusion inévitable - et entièrement prévisible - est que « les femmes ressemblent de plus en plus aux hommes ». Parmi les autres indices qui donnent lieu à ce raccourci : les femmes gagnent plus que leurs collègues masculins, remettent la maternité à plus tard, renoncent au mariage et sont plus susceptibles de faire les premiers pas pour débuter ou mettre fin à une relation.

L'égalité des genres ne veut pas dire que les femmes doivent devenir des hommes ou surpasser ceux-ci. Quoiqu'il arrive, les femmes demeurent des femmes, et les hommes demeurent des hommes. Les femmes qui agissent de manière non traditionnelle - ou de manière « typiquement féminine » comme la gymnaste Wieber - ne devraient pas être comparées aux hommes. Ce qui est en train de se produire, à l'échelle mondiale, est qu'elles ont plus de choix et assument ceux-ci avec une plus grande confiance, voilà tout.

Deux études récentes ont rapporté que les femmes s'éloignent de la tradition en matière de relations amoureuses, tandis que les hommes font le contraire. Beaucoup d'analystes prétendent également que les femmes sont trop occupées à grimper les échelons professionnels pour faire un effort significatif en matière de relations. À en croire leurs observations, le mariage est une institution en déclin, et ce serait entièrement la faute des femmes. Je suis loin d'être de cet avis.

Plus tôt cette année, le magazine The Atlantica publié un article portant sur les trentenaires incapables de se caser. D'après son auteur, cette nouvelle réalité serait une «victoire du féminisme». Les femmes sont plus éduquées, plus autonomes financièrement et plus entreprenantes qu'avant au plan professionnel, alors que les hommes vont dans la direction opposée. Par conséquent, les femmes n'auraient plus besoin des hommes - et encore moins des hommes situés plus bas dans l'échelle sociale - puisqu'elles peuvent assurer leur sécurité, leur bien-être ou même la conception des enfants sans eux.

Or, il y a déjà plusieurs décennies que le mariage n'implique plus cette dépendance aux hommes ou même aux « hommes roses ». Ceux qui affirment que les femmes renoncent au mariage parce qu'elles n'ont plus besoin des hommes ont absolument tort.

La véritable révolution sociale qui est en train de se produire est que les femmes ont plus de choix qu'avant. Si elles renoncent au mariage, ce n'est pas en réaction à un quelconque changement dans l'attitude des hommes. C'est parce qu'elles ont autre chose à faire, tout simplement.

En fin de compte, est-il vrai d'affirmer que les femmes ressemblent de plus en plus aux hommes et vice-versa ? Pas vraiment. C'est la société qui change. Les contraintes sociales et les attentes envers les femmes sont en train de disparaître. Pour en revenir au cinéma, la jeune héroïne du film Pariah, une lesbienne afro-américaine de 17 ans prénommée Alike, a bien résumé la situation à son père : « je ne m'enfuis pas, je fais un choix ».

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.