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Six mois en politique, c'est très, très, très long...

Vouloir aller vers une contrée implique l'acquisition de connaissances à propos de cette contrée; l'analyse de l'ensemble des facettes de cette contrée; l'organisation, le voyagement pour s'y rendre, et, après avoir franchi toutes ces étapes, l'achat du billet d'avion pour nous rendre à destination.
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Vouloir aller vers une contrée implique l'acquisition de connaissances à propos de cette contrée; l'analyse de l'ensemble des facettes de cette contrée; l'organisation, le voyagement pour s'y rendre, et, après avoir franchi toutes ces étapes, l'achat du billet d'avion pour nous rendre à destination. Il semble que ce soit dans l'ordre des choses de procéder d'une manière aussi méthodique, afin de profiter pleinement du séjour en cette contrée.

Lorsque le Parti Québécois a été élu au Gouvernement à l'élection de septembre 1994, et que Jacques Parizeau est devenu, par la même occasion, premier ministre du Québec, le voyage vers sa contrée du pays du Québec avait été préparé avec grande minutie et grande rigueur; le hasard ne faisant partie ni de son vocabulaire, ni de sa rigueur intellectuelle. Devenu chef du PQ en mars 1988, monsieur Parizeau avait un seul objectif à l'esprit : l'indépendance du Québec (vouloir aller vers une contrée). De 1988 à l'élection gagnante de 1994, le chef du PQ a lentement, mais sûrement, engagé ses troupes vers l'objectif en question par une préparation très rigoureuse, pour arriver à destination (acquisition du savoir à propos de la contrée; analyse des facettes de cette contrée; l'organisation et le voyagement pour s'y rendre). Vous me suivez?

Déjà l'une des premières à annoncer sa candidature à la course à la direction du Parti Québécois, Martine Ouellet, fait actuellement la tournée des régions et circonscriptions du Québec, afin de rencontrer le plus grand nombre possible de membres du PQ, ainsi que de sympathisants à la cause de l'indépendance du Québec. Cette tournée lui permettra, d'une part, de recueillir les signatures qui lui sont nécessaires pour officialiser sa candidature et, d'autre part, de discourir sur les motivations et les idées qui l'animent dans son désir de servir la patrie du Québec comme chef du PQ et, éventuellement, première ministre.

Ayant moi-même eu l'occasion de la rencontrer et de l'entendre lors de sa visite dans notre région du Suroît, je suis grandement impressionné par la clarté de ses idées, sa feuille de route professionnelle et politique impressionnante et surtout sa personnalité rassembleuse. Elle m'a fait une très forte impression par sa franchise, son cran et sa vision des choses en ce qui concerne l'avenir du Québec certes, mais encore plus par sa lucidité sur l'état actuel du PQ, suite à la défaite historique d'avril dernier. Elle affirme avec assez d'aplomb que le parti doit désormais s'assumer dans ce qu'il est dans son ADN. Il y a tellement longtemps que je n'avais pas vu une telle lucidité au PQ, que je me suis dit qu'il s'y passe (enfin!) quelque chose d'assez intéressant.

Alors que cinq autres personnes ont annoncé vouloir prendre part à cette course à la direction du Parti Québécois, et que celui dont le nom est le plus pressenti au Québec fait toujours attendre son annonce officielle (Pierre-Karl Péladeau), Martine Ouellet a fait paraître dans plusieurs médias québécois une lettre où elle jette les bases de sa vision du pays du Québec dans « En marche pour un 194e État à l'ONU » le 11 novembre 2014. L'avez-vous lue? Avant de poursuivre la lecture du présent billet, il est essentiel de lire cette lettre de Martine, et même fondamentale à la compréhension de sa vision des choses.

Lorsque j'ai pris connaissance de cette lettre pour la première fois, je me suis brassé la tête, ai réfléchi quelques secondes et, pour avoir la certitude d'avoir bien saisi ce que je venais de lire, j'ai lu une seconde fois. Puis, je me suis dit : « C'est la rigueur intellectuelle de Jacques Parizeau tout craché! ». Si d'emblée j'étais acquis à la candidature de Martine Ouellet, après la lecture de sa lettre j'en devins ouvertement un apôtre!

Si vous avez compris le schéma que j'évoquais d'entrée de jeu dans ce billet, vous comprenez alors que dans cette lettre de Martine Ouellet TOUT EST LÀ. La volonté claire d'aller vers la contrée du pays du Québec, la connaissance, l'analyse et l'organisation du voyage y sont dessinés clairement, et l'achat du billet (le référendum) est assuré. Ne cherchez pas l'improvisation dans cette lettre, ne la cherchez pas chez Martine Ouellet tout court, nous avons affaire à une femme organisée au quart de tour, qui sait où elle s'en va et où elle veut emmener TOUT le peuple du Québec. Je suis foncièrement convaincu qu'elle possède tous les atouts, surtout avec son sens de l'écoute et du dialogue, pour convaincre bon nombre d'indépendantistes qui ne militent plus au sein du PQ d'y revenir, comme je l'ai fait moi-même après presque dix ans de défection. Et ceux qui me connaissent savent très bien que je suis passé à peu près par toutes les gammes d'émotions et d'humeurs à l'égard de ce parti politique au cours des dernières années. Si Martine a réussi, fort probablement à son insu, à ramener une tête dure comme la mienne à réadhérer au PQ, alors elle est en mesure de réussir de très nombreux autres miracles en cette matière.

Chez Martine Ouellet, j'ai trouvé de la substance sur le plan des idées. Chez Martine Ouellet, j'ai trouvé un sens de l'organisation rigoureux. Chez Martine Ouellet, j'ai trouvé une personnalité invitant au dialogue si nécessaire au mouvement indépendantiste pour la suite des choses au cours des prochaines années, de même que jusqu'à la prochaine élection. Chez Martine Ouellet, j'ai trouvé surtout du cran à revendre!

Alors que tout le Québec attend l'annonce officielle de celui que l'on donne gagnant à l'avance à cette course à la direction du PQ; Pierre-Karl Péladeau, il me revient à l'esprit ce proverbe journalistique très québécois « un mois en politique, c'est très long ». Imaginez ce que vont être six mois : une éternité ma foi!

Et si, durant cette campagne, les membres de la presse québécoise daignent enfin orienter leurs observations et analyses strictement sur le plan des idées pour informer le plus adéquatement possible le public, alors je me dis une seule chose : « Rien n'est impossible, ab-so-lu-ment rien ». Et avec le cran dont j'ai pu être témoin jusqu'à maintenant de la part de Martine Ouellet, ce qui apparaissait impossible à plusieurs dans le mouvement indépendantiste au Québec depuis avril 2014; l'avènement du pays du Québec, devient soudainement une réalité à portée de main...

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