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Comment un peuple sous domination d'une autre nation depuis de si nombreux siècles, qui aspire de toutes ses forces à une liberté légitime et qui se donne les moyens d'y parvenir par cette consultation historique du 18 septembre 2014, peut-il par la suite accepter de demeurer sous la jupe de la reine d'Angleterre?
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Jeudi prochain, le Royaume-Uni va vivre un moment historique, celui du référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Après une année de campagne référendaire, les Écossaises et les Écossais décideront de quitter ou non le Royaume-Uni. Et s'ils le quittent, ce sera pour former un pays indépendant, répondant ainsi à une aspiration quelques fois centenaire. Autant pour la Catalogne, le Québec et peut-être d'autres endroits dans le monde, ce qui va se passer en Écosse ce 18 septembre aura une influence plus ou moins grande, sur le plan politique, des aspirations des peuples cherchant à gagner le statut de pays indépendant. D'où la si grande attention que ce scrutin revêt déjà aux yeux de plusieurs, opposants comme en faveur d'une indépendance nationale sur leur territoire respectif.

Les règles du jeu : soyons « gentlemen »...

L'aspect de cette campagne référendaire qui retient le plus mon attention et mon intérêt, ce sont les règles du jeu que se sont données, à travers une entente négociée et préalable, Londres et Édimbourg avant le déclenchement de la campagne référendaire en Écosse.

Peut importe les motifs ayant incité le parlement de Westminster à inviter leur vis-à-vis d'Édimbourg à s'asseoir à une table de négociation - visant à déterminer les règles du jeu référendaire dans le but d'avoir une campagne et des résultats qui ne puissent être contesté par qui que ce soit - et qu'importe le résultat final, cette négociation de « gentlemen » est fort louable et doit servir d'exemple partout ailleurs dans le monde où vont se tenir de futurs consultations populaires sur l'autodétermination d'un peuple. Si cette procédure de bonne entente à l'amiable ne peut être considérée comme étant une jurisprudence au plan juridique, cette procédure doit inspirer les indépendantistes à faire des pressions politiques sur les législatures impliquées au plan politique.

Ce qui est intéressant dans cette entente à l'amiable entre Londres et Édimbourg, c'est: la reconnaissance d'un résultat de 50% + 1 vote pour le clan gagnant du référendum; l'entente commune sur l'élaboration d'une question claire; d'avoir permis le vote à partir de l'âge de 16 ans. Après-tout, n'est-ce pas la jeunesse d'une nation qui est la plus intéressée, objectivement parlant, par l'avenir de son pays?

En regardant cette entente comme modèle pour l'avenir, ici au Québec, des « amanchures » comme 1995 ou 1980 ne seront plus possibles. Québec et Ottawa ont désormais l'obligation morale de s'asseoir ensemble afin de déterminer les règles d'une éventuelle consultation sur l'indépendance du Québec. Le temps est venu que nous sachions nous comporter en « gentlemen » de part et d'autre de la rive des Outaouais. Et il faut féliciter les parlementaires de Westminster de leur initiative dans ce processus, nonobstant l'argumentaire politique et la tactique employés par l'Angleterre durant la campagne référendaire.

Le fameux paradoxe

En écoutant ce samedi 13 septembre l'émission Faut pas croire tout ce qu'on dit (que vous pouvez entendre ici) animé par Michel Lacombe sur les ondes de ICI Radio-Canada Première, j'ai été stupéfait d'apprendre que si le résultat du référendum était en faveur de l'indépendance de l'Écosse, imaginez-vous que les Écossais garderont tout de même le lien qu'ils ont avec la monarchie anglaise. Je ne dirais pas les gros mots anglais que j'ai en tête en ce moment, mais pincez-moi quelqu'un, je ne la comprends tout simplement pas, celle-là. Mais c'est quoi la « joke » au juste?

Comment un peuple sous domination d'une autre nation depuis de si nombreux siècles, qui aspire de toutes ses forces à une liberté légitime et qui se donne les moyens d'y parvenir par cette consultation historique du 18 septembre 2014, peut-il par la suite accepter de demeurer littéralement sous la jupe de la reine d'Angleterre?

D'après ce que j'ai pu comprendre de la part des spécialistes de la question au micro de Michel Lacombe, il semblerait que ce lien entre l'Écosse et l'Angleterre soit la résultante de l'union des couronnes au moment où Jacques 1er, roi d'Écosse, aurait accédé au trône de l'Angleterre après le décès d'Élizabeth 1ère, décédée sans héritier. Mais d'après ce que je peux comprendre du contexte historique livré dans la rubrique à ce propos sur Wikipédia, cette union des couronnes n'a rien d'organique ni de politique. Comment se fait-il que l'Écosse demeurera, même indépendante au plan de la gouvernance, sous dépendance de la monarchie anglaise? Pourquoi ne pas profiter de l'indépendance pour passer le coup de balai dans cette institution devenue tellement désuète, que même beaucoup d'Anglais ne veulent plus pour eux-mêmes?

Quoi qu'il en soit, si un Québec indépendant devait demeurer sous la jupe d'un monarque d'Angleterre une fois que son peuple aura décidé de son indépendance, alors mieux vaut rester dans nos conditions actuelles, car je n'y vois aucun changement, de quelque nature que ce soit. Vraiment aucun!

Vivement une république pour le Québec!

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