Avec le retour tant espéré du temps doux, la ville va reprendre vie petit à petit et sortir de sa grisaille hivernale. Les bistros et cafés vont ouvrir leurs terrasses, la verdure commencera à poindre ici et là et les Montréalais vont recommencer à se balader le week-end sur Saint-Denis et Mont-Royal en étrennant fièrement leurs nouveaux habits à la dernière mode.
Et cela, c'est sans compter les artistes d'art de rue qui attendent avec impatience le retour du beau temps afin d'égayer nos ruelles et nos rues avec leurs œuvres aux couleurs éclatantes.
Si chaque année, les Montréalais attendent le printemps afin de pouvoir sortir de leur hibernation, il en va de même pour les artistes de Street Art. Pas facile en hiver de faire de l'art à l'extérieur et avec les froids intenses que nous avons connus cette année, on comprend aisément que la majorité de ces artistes se soient tenus bien tranquilles et au chaud. « Autres températures, autres mœurs ».
Mais que font donc ces artistes pendant l'hiver?
Certains d'entre eux, comme par Chris Dyer, aussi connu sous le nom de Peru, migrent vers des contrées plus chaudes afin de pratiquer leur art. D'autres, tels que MissMe, Swarm, Waxhead et Scaner en profitent pour s'afficher en galerie. Des expos spécialisées comme Scope New-York, MTL Zoo, et Sommet de l'art ainsi que des événements populaires comme Montréal en lumières offrent aussi une belle vitrine aux artistes. Il existe également des marchés (fair) indépendants où les artistes vendent leurs œuvres à prix très abordables. Ces marchés constituent une belle occasion pour les amateurs d'aller à la rencontre des artistes de street art. Finalement, certains restent simplement dans leur atelier ou leur appartement à remplir leur carnet à dessin de leurs plus beaux plus croquis en attendant des jours plus cléments.
Cependant, quelques téméraires ne peuvent se passer des rues et ce, peu importe la saison. Stela (Starchild), Swarm, Futur Lasor Now, Roc514, Graffiti Knight, Five Eight font partie de ceux-ci. Mais comme pour la mode, la saison hivernale apporte normalement ses changements de textures. Ainsi, la bombe aérosol (can) et la peinture vont être un peu délaissées. La tendance récurrente pendant la saison froide demeure l'utilisation de l'affiche ou wheatpaste, dans le jargon du métier. On ajoute un peu d'antigel à la colle afin que celle-ci ne fige pas lors de l'application. Les amusants collants, communément appelés stickers, sont aussi une bonne alternative à la peinture durant la saison froide. Ces médiums sont privilégiés puisqu'ils sont créés à l'intérieur, bien au chaud. Ils sont faciles à installer et surtout rapides à utiliser. D'où la grande popularité de ces médiums et leur prolifération sur nos grandes artères, telles que Saint-Laurent, Saint-Denis, Mont-Royal et Sainte-Catherine et autres.
Et puis finalement, il y a les irréductibles tel Waxhead, Rouks Hébert, Crane, NTFA, Nixon, WZRDS GNG et autres, pour qui l'appel de la bombe est trop fort et qui n'ont pas peur d'affronter les froides nuits d'hiver pour laisser ici et là les traces de leur passage. Ils sillonnent les rues à la faveur de la nuit afin de dénicher les murs qui les attendent. Car pour reprendre une expression de Swarm, ce n'est bien souvent pas l'artiste qui choisit l'endroit, mais l'endroit qui appelle l'artiste.
Mais avec le retour du temps doux, les artistes de l'art de rue, toutes catégories confondues, sont en ébullition et bien impatients de nous en mettre plein la vue en s'appropriant quelques murs ternes ou propriétés abandonnées, qui reprendront vie grâce à leurs œuvres colorées.
Alors attention Montréal, l'explosion de couleurs urbaines... c'est pour bientôt !
« Doux printemps
Quand reviendras-tu
Faire pousser les œuvres
Sur les murs de ma rue ? »
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