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La sagesse des femmes

Aujourd'hui 5 mai, journée internationale de la sage-femme, il est opportun de rappeler qu'un grand nombre de vies pourrait être sauvé si chaque accouchement avait lieu en présence d'une sage-femme.
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Dans le monde, une femme meurt chaque minute, en accouchant ou des suites d'un accouchement. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) relève que près de 800 femmes et de 8 000 nouveau-nés meurent chaque jour en raison de complications qui surviennent pendant la grossesse, l'accouchement ou la période post-natale immédiate. Aujourd'hui 5 mai, journée internationale de la sage-femme, il est opportun de rappeler qu'un grand nombre de vies pourrait être sauvé si chaque accouchement avait lieu en présence d'une sage-femme.

Un décès maternel sur trois a lieu en Afrique subsaharienne, alors que seulement 7% de la population mondiale y vit. L'hémorragie après l'accouchement et l'anémie sont responsables d'environ 25% de la mortalité maternelle. En outre, chaque année, on compte près de 3 millions d'enfants mort-nés. La grande majorité de ces décès surviennent dans les zones rurales.

Il est reconnu qu'une meilleure prise en charge des accouchements contribue à réduire à la fois la mortalité périnatale et maternelle. La consultation prénatale permet de suivre la grossesse, de prévenir les risques chez les femmes enceintes et de les orienter vers les centres de santé pour un accouchement sans danger. Or, l'absence de personnel qualifié pour prodiguer les soins nécessaires est un obstacle sérieux à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

La moitié des naissances ont lieu en l'absence d'une sage-femme ou autre personnel de santé qualifié en Afrique subsaharienne. Et seulement, une femme sur trois vivant en zone rurale reçoit les soins nécessaires. Les sages-femmes sont insuffisamment représentées dans les centres de santé en périphérie des zones urbaines, et dans les zones rurales en Afrique. Il est donc urgent d'améliorer le fonctionnement des maternités et les capacités des pays africains à recruter et maintenir les professionnels de santé.

Le compte à rebours en vue de l'atteinte les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5 portant, respectivement, sur la réduction de la mortalité infantile et maternelle est en marche, et 2015 pointe déjà à l'horizon. Dans la même lignée, les pays de l'Afrique subsaharienne se sont engagés à garantir l'accès pour tous à des services de santé maternelle et infantile de qualité d'ici 2035. Cependant, des efforts considérables en matière d'organisation des services de santé restent à fournir en terme de recrutement, de formation, de déploiement et de rétention du personnel de santé qualifié à l'accouchement, en particulier les sages-femmes.

Depuis 2011, grâce au Fonds français Muskoka, les agences des Nations Unies telles que l'OMS, UNICEF, UNFPA et ONU Femmes, ont collectivement décidé d'accroître leurs soutien à dix pays de l'Afrique francophone et un pays des caraïbes - Benin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Haïti - en faveur de l'amélioration des services de santé maternelle et infantile, et notamment la disponibilité des sages-femmes dans les structures de santé en particulier pour les soins obstétricaux et néonataux d'urgence.

Ainsi les pays de l'Afrique francophone, avec le financement des Fonds français Muskoka et des autres partenaires, ont entamé des réformes des écoles et programmes de formation des sages-femmes, de leurs enseignants, de leurs accréditations, et ont développés des formations internet encadrées, et des sites de stages pour assurer des services de santé maternelle et infantile de qualité. Par ailleurs, le Fonds français Muskoka permet de renforcer l'organisation des ordres et associations de sages-femmes afin de développer la régulation de cette profession et la surveillance de la qualité de la pratique.

Ces différentes actions augurent d'un avenir meilleur pour les femmes, les nouveaux-nés et les enfants d'Afrique.

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