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Nous n'allons pas nous installer au Canada, nous allons rester aux États-Unis

Président Trump ? Vous êtes observé. Nous sommes des millions. Et nous allons rester là pour résister, utiliser nos voix et même nos corps, s'il le faut.
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La rengaine "Je vais m'installer au Canada" ne fait plus rire personne. "Président Trump ? Je me casse d'ici" : maintenant, on y réfléchit. Mais vous savez quoi ? Vous, les personnes qui plaisantez sur le fait d'aller vivre au Canada, les personnes qui s'inquiètent d'être gouvernées par Trump : ce n'est pas vous qui allez souffrir.

Rappel des faits : Donald J. Trump ne croit pas au changement climatique. Il dit qu'il va construire un mur à la frontière du Mexique dès son premier jour, tout comme il veut nommer un juge pro-vie à la Cour Suprême. Développer les infrastructures ? Comment faire ? On réduit les impôts. L'Obamacare ? Terminée. Débrouillez-vous tout seuls. Salaire minimum ? Oubliez. Les vies noires ? Oubliez, toutes les vies comptent. Les vies des policiers comptent. Les musulmans ? Déportez-les. Comment ça, ils sont nés ici ? Mettez-les sur un bateau et envoyez-les dans un endroit où il fait chaud et où il y a du sable.

Vous croyez que les habitants de Flint, dans le Michigan, peuvent déménager au Canada ? Ils n'ont même pas les moyens de quitter Flint, alors que l'eau y cause la mort de leurs enfants.

Vous savez qui va souffrir ? Ceux qui ramassent nos fraises et nos pommes de terre bio, et leurs familles. Ils ne suivent pas la politique sur leur smartphone. Ils ne votent pas. Et ils ne peuvent pas aller s'installer au Canada. Ils essaient de voir comment ils vont pouvoir rester unis, dans leur pays, derrière ce satané mur que Trump veut ériger. Vous savez qui d'autre va souffrir ? Les milliers de Noirs qui ont passé leurs deux dernières années à travailler sur le projet Black Lives Matter (Les vies noires comptent) et qui vont finalement admettre qu'on a pas encore atteint l'égalité et qu'on devrait peut-être se battre ensemble contre les violences policières et faire porter une caméra à tous les flics. Ils ont réussi à obtenir le soutien d'une grande partie des Américains, tandis que Trump prétend ne pas savoir qui est David Duke.

Vous croyez que les habitants de Flint, dans le Michigan, peuvent déménager au Canada ? Ils n'ont même pas les moyens de quitter Flint, alors que l'eau y cause la mort de leurs enfants.

Vous savez qui d'autre ne peut pas aller vivre au Canada ? Les 46 millions d'Américains qui ont besoin du Programme d'aide supplémentaire à la nutrition pour se nourrir. Allons-nous vraiment les abandonner en allant manger de la poutine et supporter les équipes de hockey ? Nous allons les laisser mourir de faim pendant qu'un milliardaire odieux s'empare de NOTRE pays ?

Les adolescents gays qui affirment courageusement leur identité au lieu de rester cachés, parce que pour la première fois, ils se sentent en sécurité dans notre pays : pensez-vous que le président Donald J. Trump va les accueillir à ses meetings, d'après ce que vous avez vu ? Est-ce qu'ils seront toujours en sécurité ? Vous voulez toujours les laisser ici avec les immigrés, les pauvres et les pro-Trump ?

Ne pense-t-on pas aux plus vulnérables d'entre nous ? Je n'irai pas vivre au Canada. Je ne fais pas partie des plus vulnérables. Je ne suis ni immigré, ni Noir, ni musulman, ni handicapé, ni pauvre. Mais je suis américain.

Je vais rester ici. Dans mon pays. Et je vais faire ce que je peux pour limiter les dégâts.

Mon grand-père travaillait dans les mines, et mon arrière-grand-mère est arrivée de Pologne sans le sou. J'ai un arrière-arrière-grand-père qui a émigré d'Irlande pour quitter la famine avec son oncle, à sept ans, alors que les Britanniques avaient laissé toute sa famille mourir de faim. Que je sois damné si je quitte ce pays en laissant Trump défaire tout le travail que mes ancêtres immigrés ont fait.

Mon grand-père n'a pas travaillé dans les mines pour que Trump se vante de la taille de son sexe à la télévision tandis que j'ai quitté le pays et que j'observe ce spectacle depuis le banc de touche en attendant que les choses aillent mieux. Je vais rester ici. Dans mon pays. Et je vais faire ce que je peux pour limiter les dégâts.

Président Trump ? Vous êtes observé. Nous sommes des millions. Et nous allons rester là pour résister, utiliser nos voix et même nos corps, s'il le faut. Nous empêcherons Trump de bâtir des camps pour les migrants. Nous l'empêcherons de chasser les musulmans. Nous l'empêcherons de repousser les migrants vers le Mexique. Nous élèverons la voix à la moindre remarque raciste. Et nous allons nous battre comme jamais pour défendre nos droits. Nous n'allons nulle part. C'est notre pays, et nous n'allons pas le quitter. Nous devons rester pour protéger ceux qui n'ont pas cette option.

Ce blogue du Huffington Post US a été traduit par Clémence Lecornué.

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