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Comment combattre les préjugés religieux?

En tant que société, on se bat contre les préjugés raciaux, culturels et nationaux, mais qu'en est-il des préjugés religieux?
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Il n'est pas « politiquement correct » d'avoir des préjugés et ça l'est encore moins de les afficher ouvertement. Enfin, c'est ce qu'on croit généralement. En tant que société, on se bat contre les préjugés raciaux, culturels et nationaux, mais qu'en est-il des préjugés religieux?

Ça me fascine toujours de voir comment notre société semble tolérer les préjugés religieux et, surtout, les préjugés envers la religion en tant que telle. Il est presque normal de considérer le phénomène religieux comme une relique du passé qui ne sert plus à rien. Comme si la religion et sa raison d'être avaient été totalement occultées par la science.

La religion remonte à des temps immémoriaux et elle n'est pas près de disparaître, quoi qu'on puisse en penser. La religion, comme la science, a évolué au fil du temps et elle doit continuer de le faire. Elle ne doit justement pas rester enfermée dans des conceptions étriquées issues du passé. Elle doit continuer de progresser aux côtés de la science puisque la science et la religion sont en fait complémentaires ; c'est-à-dire que la religion sans l'accord de la raison mène à la superstition et au fanatisme, tandis que la science sans fondement moral mène au matérialisme à outrance et dénature l'être humain.

Être «pour» ou «contre» la religion ne mène donc à rien. Il faut pousser la réflexion plus loin pour se sortir de cette pensée binaire qui ne tient pas compte de la réalité dans son ensemble. J'ai récemment lu un article fort intéressant, qui jette un éclairage nouveau sur la façon de concevoir la religion. Selon l'auteur, Daniel Perrell, représentant aux Nations Unies de la Communauté internationale bahá'íe, il nous faut repenser le discours social entourant la religion afin de changer, non pas la religion même, mais la façon dont nous la comprenons. Il faut définir ce qui appartient véritablement à la religion et ce qui constitue des expressions erronées de la religion. La question fondamentale étant : qu'est-ce que «la religion», au juste?

Le discours social entourant la religion aurait intérêt à suivre les traces de la réflexion qui a conduit à clarifier ce qu'est la science. Cité dans cet article, Michael Karlberg, de l'Université de Western Washington, explique que l'avancement de la science est dû, en partie, à une réflexion poussée qui a graduellement défini quelle sorte de connaissance pouvait se targuer d'être «scientifique». Cette réflexion, toujours en évolution, a permis de distinguer la «vraie» science de la «pseudo» science et de toutes les choses étranges qui ont historiquement été faites au nom de la science.

Comme le souligne à juste titre Daniel Perrell, l'astrologie et l'alchimie ont dû être séparées de l'astronomie et la chimie pour que l'humanité puisse bénéficier de la science. De la même façon, nous avons besoin d'une bonne réflexion sociale en ce qui concerne la religion pour séparer les superstitions, le fanatisme et l'ignorance des expressions légitimes de la religion, afin que la civilisation puisse bénéficier de ce que la religion a de mieux à offrir. Il nous faut définir ce qu'est la « vraie » religion et de quelle façon elle peut contribuer à faire progresser l'humanité. Ainsi, on ne pourra plus faire n'importe quoi au nom de la religion.

Il s'agit d'un travail de longue haleine, mais il semble bien que ce soit la meilleure façon de s'élever au-delà des débats entourant présentement le bien-fondé de la présence de la religion dans l'espace public.

Peut-être qu'un jour on pourra calmement discuter de la religion de la même façon qu'on discute de la science à l'heure actuelle. Alors, les préjugés envers la religion seront aussi rares que le sont présentement les préjugés envers la science.

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