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J'ai osé parler d'épuisement maternel à visage découvert

Une année d'isolement, d'incompréhensions, d'enfer quotidien. Une année où j'ai cru que j'allais mourir de fatigue. Je me suis promis d'en parler un maximum pour aider ces femmes envahies par l'épuisement maternel.
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Une année d'isolement, d'incompréhensions, d'enfer quotidien. Une année où j'ai cru que j'allais mourir de fatigue. Je me suis promis d'en parler un maximum pour aider ces femmes envahies par l'épuisement maternel. Ces mères en détresse ne doivent être libres de parler. Cette période difficile de ma vie doit servir à quelque chose, un besoin irrépressible d'y trouver du positif.

J'ai eu l'idée de créer ce blogue. Une porte ouverte sur un sujet délicat, tabou, mal perçu. Mais voilà, j'ai aussi un projet professionnel à réaliser. Ce projet qui me tient tant à cœur et dans lequel je n'aurais pas osé me lancer sans cette tranche de vie. Oui, sans l'épuisement maternel, je n'aurais jamais osé quitter cette situation confortable de CDI pour réaliser mon rêve.

Et si d'éventuels employeurs, partenaires, clients avaient connaissance de mon blogue? S'ils s'arrêtaient aux malheureux préjugés et refusaient de me faire confiance à cause de cet accident de parcours qui m'a pourtant rendue plus forte? Pire, s'ils refusaient simplement de me rencontrer? Je choisi, dans un premier temps, d'œuvrer dans l'anonymat, telle Fantômette, pour que le rapprochement entre mes deux morceaux de vie n'ait pas lieu.

Difficile de scinder deux parties de vie lorsqu'elles s'entremêlent. Sans l'épuisement maternel, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui, une femme plus forte, qui connait mieux ses limites, qui a découvert ses besoins essentiels, qui ose exprimer ses envies et réaliser ses rêves. Sans cette tranche de vie difficile, je ne me serais pas découverte telle que je suis réellement, je ne serais pas si passionnée, je ne me connaitrais pas si bien.

Alors quand j'ai eu l'occasion de témoigner de mon vécu à visage découvert, je n'ai pas hésité un seul instant. Désormais, lorsqu'on recherche "Lucile Boichot" sur Internet, mon témoignage apparaît dans les premières réponses. Je suis consciente de prendre des risques. Ceux d'être jugée hâtivement par des personnes pouvant m'apporter du travail. Des personnes qui, avant même de me rencontrer, refuseraient d'aller plus loin dans leur démarche parce que j'ai, un jour, vécu l'épuisement maternel. Ces personnes qui ne voudraient pas comprendre que cette tranche de vie m'a rendue plus forte et qui, au lieu de me rendre fragile, de me détruire à jamais, m'a permis de me reconstruire, plus forte et plus attentive à mes besoins. Ces personnes qui ne sauraient voir que cette Lucile avec laquelle ils seraient amener à travailler aujourd'hui est bien plus fiable physiquement et mentalement qu'il y a quelques années.

C'est malheureusement le revers de la médaille. Avoir le «courage» et la volonté de s'exprimer sur un sujet tabou et délicat nous expose au jugement, aux préjugés. C'est prendre des risques quant à son avenir professionnel. C'est tendre le bâton pour se faire battre par de parfait inconnus. C'est faire face aux critiques, commentaires parfois à la limite des injures. C'est accepter de se faire cracher dessus comme un malpropre. Si assumer pleinement cette tranche de vie donne la force d'en parler, le revers de la médaille reste bien désagréable.

Ces risques, je les prends et je continuerai ainsi parce que je suis persuadée, qu'un jour ou l'autre, ces personnes sauront voir le côté positif de ma démarche et ce que je suis réellement. Quant à celles qui resteront sur leur jugement hâtif, valent-elles vraiment la peine que je cache ce que j'ai vécu? Je crois que ces mères, ces hommes, ces familles en détresse qui trouvent un précieux réconfort dans ma démarche valent la peine que je fasse tomber le masque et que j'avance désormais à visage découvert. Et puis, pourquoi devrais-je cacher ce vécu que j'assume totalement?

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