Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Oh, Katia!

Je constate que je ne suis pas la seule à être poussée par des élans semblables. Notre instinct nous dicte de faire un pas vers l'autre.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Comme elle est drôle, la vie. Elle se manifeste souvent étrangement, sans suite logique, ne trouvez-vous pas? Une semaine, on perd un ami. Ensuite, quelqu'un près de nous tente de s'enlever la vie. Mais au travers des travers, il y a la vie elle-même, qui nous pousse à la vivre.

Cela ne faisait pas plus que quelques jours de deuil que je vivais, que j'ai été renversée de me retrouver à écrire à une cousine à qui je n'avais pas parlé depuis belle lurette. À vrai dire, je me tenais plutôt loin de la famille de mon père pour différentes raisons, qui sont miennes, mais, cette journée-là, j'ignore par quel miracle cela est arrivé, j'ai eu un élan de cœur bien sincère et bien senti pour prendre des nouvelles et en donner un peu aussi.

La magie opère

Et voilà que je constate que je ne suis pas la seule à être poussée par des élans semblables. Notre instinct nous dicte de faire un pas vers l'autre, et nous voilà à lui écrire...

Cette journée-là, tout allait vraiment mal pour moi. S'il est une chose de voir mourir un vieil ami qui souffrait depuis suffisamment de temps, c'en est une autre de voir un jeune dans la vingtaine se faire un cocktail pilules et boissons pour en finir avec une vie qui n'est même pas encore tout à fait commencée.

Ce jour-là, entre deux voyages à l'hôpital, je reçois un message sur ma messagerie privée, et c'est un signal qui vient de loin. Loin de plus de dix années!

D'abord, la surprise

Bien sûr que j'étais surprise. Qui ne l'aurait pas été? Recevoir un message après tant d'années, surtout que c'est nous qui nous étions éloignées, ça surprend beaucoup.

Mais, une fois la surprise passée, un certain malaise s'installe. On se questionne. Est-ce par gentillesse qu'on nous écrit, ou bien par envie de reproches. Et, honnêtement, ce ne serait vraiment pas la bonne journée pour ça.

Il faut dire que cette journée-là, je vivais toute la gamme des émotions. Heureuse de voir cet être toujours vivant, fâchée parce que j'en ai marre de ses tentatives de suicide, et triste parce qu'on sait qu'on doit appliquer le «tough love» et ne plus le revoir un moment pour qu'il réalise que chaque geste que nous posons, même contre nous, a des répercussions aussi sur les autres.

La lecture

J'ai tout de même décidé de lire le message qu'on m'envoyait comme une bouteille à la mer, puisqu'il flottait dans une marée d'autres messages.

J'ai investi toute mon attention dans ma lecture afin de ne pas perdre les mots.

Les larmes

Bien que ce message qui m'était adressé ne me voulait aucun mal, il m'a tant touché qu'il a réussi à me faire fondre en larmes... et j'avais tellement besoin de pleurer ce jour-là. Katia venait de m'écrire.

C'est en songeant à ses mots que je suis tombée sur l'oreiller pour m'éveiller deux heures plus tard. Un énorme iceberg d'insomnie était là, droit devant mon navire en déroute. J'ai eu peur, peur d'être touchée, et pleuré toute la nuit. Néanmoins, ma peur s'estompa bien rapidement, puisqu'au lieu de mauvais souvenirs engendrés par la peine, j'étais à nouveau surprise, mais à sourire cette fois!

Et du petit sourire en coin, j'ai passé du fou rire aux rires fendus jusqu'aux oreilles!

Soudain, que de choses en tête

Ce qui m'a le plus touché dans toute cette histoire, c'est qu'on prenne du temps pour moi, juste pour moi, afin d'inscrire sur un écran des lettres, des saccades qui ressemblent beaucoup à de la tendresse. Jamais de toute notre histoire, cette amie n'avait été aussi douce à mon égard.

Ces charmantes tournures de phrases lorsqu'elle parle de son fils me disent et me prouvent que cette amie a inévitablement changé avec les ans. Devenir mère, ce n'est pas rien!

Sa façon de s'adresser à moi sans reproche aucun me définit là une femme mature qui n'a plus rien à voir avec la femme-enfant d'avant. Nous avons toutes les deux vieilli, et c'est bien ainsi.

Elle dit lire mes billets. Celui-ci lui est consacré. Merci, Katia, pour les bons mots. Je te reviens en terrain plus privé bientôt.

Mais pour vous autres, lecteurs, vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez pris le temps de faire signe à quelqu'un que vous n'avez pas vu depuis longtemps?

Je vous invite fortement à réagir à ce billet en envoyant quelques mots à votre «best friend» du temps où vous étiez enfants, à votre sœur, à un vieux grand-père...

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.