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La dernière fois que nous avons vu la nation se lever à cette heure et en ce jour de la semaine, c'était probablement pour la messe. Et justement, le match Canada-Suède avait toutes les allures d'une Grand-Messe.
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6h30. Dimanche.

La dernière fois que nous avons vu la nation se lever à cette heure et en ce jour de la fin de semaine, c'était probablement pour la messe. Et justement, le match Canada-Suède avait toutes les allures d'une Grand-Messe.

Tant et si bien que des bars d'Ottawa ont bénéficié d'un congé de réglementation pour ouvrir leurs portes aux Crazy Canucks, prêts à en découdre avec les Vikings qui osent prétendre au même Graal qu'eux: la médaille d'or olympique de hockey sur glace.

C'est dans ces moments qu'on se rend compte de toute la puissance motrice du sport national. La tribu se réunit et encourage ses guerriers. Tribal, oui.

Si puissant, le sport national, que le citoyen partisan ne parle pas des joueurs de Team Canada au «ils», non. Il parle au «on».

«On a bien joué en 2e période», «on est bons en zone neutre», «on n'applique pas un échec avant assez agressif».

On.

C'est quelque chose, quand même. Et on n'a pas encore parlé de la grosse vague rouge qui s'élevait à chaque but des Canadiens.

«On» a compté trois fois, quand même. «On» a fait trois vagues.

Ce qui m'a saisi, durant ces Jeux, c'est la façon dont le spectateur des activités d'Olympie parle des athlètes selon la situation. «Go Bilodeau!», «Go Hamelin!», «Go les trois sœurs!». Pas la même émotion pour le sport individuel, pas de «Go Canada!» pour eux et elles. Pire: nous avons même vu des tableaux des médailles qui comptabilisaient les médailles québécoises comparativement aux médailles canadiennes.

Mais le sport d'équipe, lui, profite d'un «Go Canada!». Fort, fier, inconditionnel.

Ça me fascine.

Ça me fascine parce qu'on ne voit jamais ce type de mouvement généralisé pour la qualité de vie des citoyens. Anticosti? «Bof, c'est La Voix, ce soir». 18 heures d'attente sur une civière dans les hôpitaux? «Qu'est-ce qu'on peut bien y faire?». Des infrastructures qui s'effondrent? «J'paye mes taxes pour les faire tenir debout». Des élus se graissent la patte avec leurs amis? «Ben, on s'en doutait. Tous les mêmes, de toute manière».

Mais ce cynisme-là ne peut rien contre le sport national. C'est puissant, oui. Très puissant.

Je suggère donc aux environnementalistes d'organiser un match de médaille d'or au hockey à la fin de leurs soirées d'informations. Regardez bien les citoyens se lever à 6h30, un dimanche, pour aller à la Grand-Messe. Y'a rien comme un peu de pain et des jeux.

Parce que dans la vie comme au hockey...

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