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Quatre catégories pour comprendre l'état actuel du PQ

Le PQ est dans une situation tendue à l'interne. Des conflits persistent sur le plan idéologique.
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Que le Parti québécois soit un parti politique divisé et difficilement gouvernable ne date pas d'hier. Un jour ou l'autre, tous les commentateurs politiques ont évoqué cette réalité. Depuis ses origines, le PQ est censé incarner une coalition : il est donc forcé de rechercher un certain consensus sur le plan économique. Qu'il y ait des gens plus à gauche et plus à droite dans cette formation ne devrait pas surprendre.

Mais depuis quelques années et le départ dramatique de son dernier chef, le PQ est dans une situation encore plus tendue à l'interne. Car non seulement des récents jeux de pouvoir ont fait de nombreux blessés dans ses rangs, mais des conflits prégnants sur le plan idéologique persistent. Des conflits qui pourraient mener à l'éclatement du parti.

1. La gauche «ouverte sur le monde»

La première grande famille idéologique qui existe au PQ est la gauche «ouverte sur le monde». Représentée par un Alexandre Cloutier décidé à moderniser le mouvement en adoptant un discours moins identitaire, cette famille est la plus récente et rallie probablement les plus jeunes militants. Traumatisée par le débat sur la Charte de la laïcité et globalement favorable aux accommodements raisonnables, cette gauche ressemble beaucoup à Québec solidaire. S'il advenait que le PQ disparaisse, plusieurs des militants de cette catégorie migreraient probablement vers QS.

2. La gauche fidèle à la laïcité

La deuxième grande famille idéologique qui prévaut au PQ est la gauche des années 1970 restée fidèle à la laïcité. Il s'agit grosso modo de la gauche qui n'accepte pas le virage pro-religions du PLQ et de QS et qui souhaiterait que le Québec devienne une république indépendante, laïque, féministe et francophone. Dans une certaine mesure, l'ex-candidate pour Trois-Rivières, Djemila Benhabib, représente bien cette tendance. Si le PQ était appelé à disparaitre, cette famille idéologique ne pourrait migrer vraisemblablement nulle part, car elle n'est pas représentée ailleurs.

3. L'indépendantisme brut

La troisième catégorie est celle de l'indépendantisme brut qui voit dans le retour de Jean-Martin Aussant une source de renouvellement et d'accélération du projet. Si cette catégorie rallie chacune des trois autres en raison de son objectif premier qu'aucun péquiste ne peut rejeter, elle comprend surtout l'ancienne base électorale d'Option nationale. On peut toutefois penser que cette catégorie est appelée à s'élargir rapidement, car les réflexes messianiques sont devenus récurrents au parti de René Lévesque.

4. Le centre-droit identitaire

La dernière catégorie est celle du centre-droit identitaire qui a tant fait couler d'encre dans les dernières années. Le théoricien principal de cette mouvance demeure Mathieu Bock-Côté, pour qui l'affaiblissement du nationalisme québécois résulte de l'exaltation du multiculturalisme. Les partisans de cette tendance prêchent donc pour un Québec respectueux de ses origines catholiques, qui ne ferait pas de la diversité culturelle une religion d'État. Même s'ils ne veulent pas toujours l'admettre, les partisans de cette tendance adopteraient la CAQ en cas d'implosion de leur parti.

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Pierre Karl Péladeau

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