J'étais heureux de constater ce jeudi que l'opinion que Jean Lapierre a de moi s'améliore. En effet, sur les ondes radiophoniques et télévisuelles, il m'a qualifié de « cheap, petit, mesquin, pas de classe ».
J'insiste: c'est une amélioration! Au printemps, il préférait le terme « chien sale » pour me décrire en ondes.
Cette fois-ci, il était très fâché que j'aie osé rappeler, au lendemain de la désignation d'un Boulevard-Robert-Bourassa, que l'ancien premier ministre libéral a 1) emprisonné 500 personnes dont cinq poètes pour délit d'opinion pendant la crise d'octobre 1970; 2) lancé le formidable chantier de la Baie James et 3) conduit tout le Québec dans un cul-de-sac après l'échec du Lac Meech.
Toutes choses que j'ai dites, écrites et répétées depuis des années, et encore sur ce blogue en juin dernier (En flânant sur l'avenue Robert Bourassa). Selon Jean Lapierre, il serait incorrect de critiquer un ancien premier ministre « 18 ans après sa mort ». Cela s'applique-t-il aussi à Duplessis, mort depuis encore plus longtemps ?
Est-ce que parce que je suis candidat présumé pour le poste de chef de parti que je devrais m'interdire d'avoir des opinions ? Que ça se sache: je ne suis pas un adepte de la langue de bois. Et laissez-moi prendre un engagement assez facile à exprimer: quelle que soit ma fonction, je ne cesserai jamais de croire, et de dire au besoin qu'il est inexcusable d'avoir suspendu les libertés civiles et d'avoir emprisonné des poètes.
Il arrive qu'on demande pourquoi Jean Lapierre parle régulièrement de moi avec un mépris proche de celui qu'il utilisait toujours pour parler de Jacques Parizeau (je dis « proche », car il réservait une hargne encore plus profonde pour Monsieur). Un ami m'affirma récemment que le chroniqueur n'avait jamais digéré un billet de blogue que j'ai écrit à son sujet, un jour où la mémoire lui avait flanché en ondes.
Je ne sais pas si c'est vrai. Mais je suis allé le relire. Il s'agissait encore de Bourassa. Il me fait plaisir de le citer en entier.
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