Bon, je l'avoue, j'avais sous-estimé le Québec. J'avais bien vu que, depuis 2006, le gouvernement et les entreprises québécoises avaient commencé à labourer le marché indien. J'y voyais un effort louable, qui certes donnerait des résultats, mais je nous voyais comme un lilliputien tentant d'attirer l'attention d'un nouveau géant.
Après quatre jours de mission en Inde, avec ma collègue Elaine Zakaïb et une vingtaine d'entreprises et d'institutions, je dois admettre que le Québec sait remarquablement tirer son épingle du jeu.
D'abord quelques chiffres. J'aurais pensé que notre commerce avec l'Inde ne serait qu'une infime fraction du commerce Canada-Inde, compte tenu des fortes diasporas indiennes à Toronto et Vancouver. Erreur: nous comptons pour 20 % du total, soit précisément notre proportion de l'économie.
J'aurais pensé que la croissance de nos exportations vers l'Inde serait lente. Au contraire, elles ont doublé en six ans, pour atteindre environ 500 millions. J'aurais pensé que, comme pour la Chine, nous souffririons d'un déficit commercial. Il n'en est rien, nos comptes sont équilibrés. (Et la disparition de nos exportations d'amiante ne changera rien à la tendance.)
J'aurais cru que l'afflux de sociétés étrangères en Inde ces dernières années laisserait toutes les entreprises québécoises loin derrière. Or Bombardier est dans ce pays-continent l'un des plus grands employeurs étrangers, avec SNC-Lavalin. Nous sommes, comme disait Adam Smith, «dans la game».
D'autant que plusieurs géants économiques de l'Inde ont désormais pied au Québec : Tata, ArcelorMittal et, Élaine l'a confirmé cette semaine, la géante coopérative agricole IIFCO, qui compte investir 1,2 milliard de dollars à Bécancour.
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