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Le projet de loi 3: un outil de démantèlement social

Malgré ses prétentions, le gouvernement libéral se fiche bien de la santé financière des régimes de retraite. S'il s'en souciait vraiment, pourquoi s'attaquerait-il aux régimes en bonne santé? Il joue en fait au Don Quichotte en voulant résoudre des problèmes qui n'existent pas.
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Le gouvernement libéral se fiche bien de la santé financière des régimes de retraite, malgré ses prétentions. S'il s'en souciait vraiment, pourquoi s'attaquerait-il aux régimes en bonne santé? Il joue au Don Quichotte en voulant résoudre des problèmes qui n'existent pas. Il veut imposer des contraintes radicales à environ 170 régimes de retraite différents, sans considérer les particularités de chacun. La CSN estime que le projet de loi 3 doit se limiter aux régimes qui sont en réelle difficulté.

Mais il répond d'abord à un objectif : réduire les conditions de travail et la rémunération des employés municipaux en les punissant pour la mauvaise gestion des villes. Il pénalise les personnes qui ont collectivement privilégié l'épargne à l'heure où l'endettement des ménages fait régulièrement les manchettes. Il se montre injuste envers les jeunes qui auront l'obligation de payer les déficits relatifs aux droits acquis de leurs prédécesseurs. Il permet la négation d'ententes signées et d'engagements envers les retraités. Des travailleurs ont épargné pour leurs vieux jours et le ministre leur tire le tapis sous les pieds en grugeant leur retraite qu'ils se sont honorablement construite. C'est malhonnête. Avec la population qui vieillit, il faut favoriser l'investissement dans des retraites convenables, sans quoi on se réserve des lendemains douloureux.

La pauvreté en héritage

Le projet de loi 3 risque d'entraîner des effets de discrimination envers les femmes. En effet, si des travailleuses de groupes majoritairement féminins décidaient de prendre leur retraite au même moment que leurs collègues masculins, elles pourraient devoir le faire avec des rentes réduites ; l'écart de revenus entre les femmes et les hommes en serait encore une fois augmenté.

Le projet de loi viole le droit fondamental à la liberté de négocier en décidant à l'avance du résultat de l'exercice. Il nie l'autonomie des villes et semble avoir été fait sur mesure pour satisfaire les maires de Montréal et de Québec. Il fragilise le principal instrument d'épargne au Québec, alors qu'il faudrait plutôt en étendre l'accès à tous et améliorer les régimes de retraite publics, tel celui de la Régie des rentes, pour l'ensemble des citoyens.

Il nie l'amélioration récente de la situation financière des régimes. Pourtant, les déficits sont en train de se résorber de manière spectaculaire avec d'excellents rendements boursiers. Le gouvernement attaque ces outils de développement social et économique majeurs. Il n'est pas exagéré de dire que ce faisant, il appauvrit le Québec.

Au gouvernement de bouger!

Même si des employés ont choisi de faire des compromis salariaux en retour de meilleurs régimes de retraite, même si la Cour suprême a statué que le produit de ces concessions constituait du salaire différé, il s'en lave les mains. Il préfère aller de l'avant avec son idéologie qui a pour effet de réduire les retraites des travailleurs comme peau de chagrin. Des solutions existent pour stabiliser et pérenniser les régimes de retraite et celles du gouvernement ne sont pas les bonnes. Il faut qu'il entende raison et qu'il s'ouvre aux arguments logiques qui minent sa logique. Il doit se rendre à l'évidence et modifier substantiellement son projet de loi. Au nom de l'équité, du respect des droits fondamentaux, de la paix sociale et du gros bon sens.

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