La Saint-Valentin, fête des amoureux, proclame-t-on dans les médias. Plusieurs achètent du chocolat, des fleurs, ou planifient des sorties au restaurant. On profite de ce temps pour souligner le nombre d'années qu'on vit ensemble. Pour mon épouse et moi, cela fait déjà 36 ans.
L'amour, comme le chocolat, c'est toujours vendeur. Mais la fidélité n'a pas le même goût dans notre société où il semble y avoir une crise de la durée. On confond la fidélité avec le refus de s'ouvrir à l'avenir et le choix à l'épanouissement. Et pourtant, il y a une parenté profonde entre l'amour et la fidélité. La personne fidèle épouse le chemin de l'autre et invente l'avenir. Ce cheminement est une offrande, l'offrande de sa présence, malgré les changements et les épreuves. La fidélité met l'éternité dans le temps et permet souvent à l'amour de tenir ses promesses. Elle est en projet et demande de la patience, car on ne naît pas fidèle, on le devient.
La promesse de fidélité sera toujours un risque. Elle relève le pari que demain il est possible de dire aujourd'hui. Que la promesse dite hier, est de nouveau prononcée et accueillie aujourd'hui. La Saint-Valentin peut être l'occasion pour rechoisir notre conjoint ou conjointe : « Je t'aime et je veux t'être toujours fidèle ». Ce témoignage d'espérance n'a pas de prix, car il est gratuit, comme le pardon.
On aime parce qu'on aime, pour rien, parce que ça nous plaît, sans vouloir tout mesurer et calculer. La grande amoureuse Thérèse de Lisieux en témoigne à sa manière dans son poème Vivre d'amour :
Vivre d'Amour, c'est donner sans mesure
Sans réclamer de salaire ici-bas
Ah ! sans compter, je donne étant bien sûre
Que lorsqu'on aime, on ne calcule pas.
Pour aller plus loin : Les défis du jeune couple et Les défis de la soixantaine.
Chemins vers le silence intérieur avec Thérèse de Lisieux, à paraître en mars aux éditions Parole et Silence.
Ce billet a d'abord été publié sur le blogue personnel de Jacques Gauthier
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