Cher Journal,
Je l'avoue, je suis fébrile. J'ai des papillons dans l'estomac. J'ai une impression de rentrée scolaire. Mardi, je serai assis dans le Salon Bleu. Je suis ministre depuis un mois. Je me sais député depuis le 4 septembre, car je suis régulièrement dans les rues de ma circonscription (j'y distribuais des bonbons ce samedi dans la MassonHalloween!).
Mais j'ai l'impression que ce ne sera vraiment vrai que mardi. Encore plus mercredi, au moment du Discours d'ouverture de la session. C'est le lieu qui importe.
J'y suis souvent allé. Dans les gradins, comme étudiant, en 1973 voir Robert Burns poser des questions à Bourassa. Chacun déplorait, déjà, l'acrimonie ambiante.
J'y suis parfois retourné comme journaliste. Puis, comme conseiller, j'étais souvent derrière la grande porte à remettre aux Pages des petits bouts de papier pour donner un chiffre, un argument, au premier ministre entre la première question posée par le Chef de l'opposition et la première ou seconde question complémentaire. (C'était avant les gadgets électroniques.)
Mais, assis, sur un des sièges? Appuyé sur la légitimité démocratique d'un vote populaire? Investi du devoir de légiférer pour le bien commun? Jamais.
Faire face, de l'autre côté d'une zone vide beaucoup plus étroite qu'il n'y paraît, à d'autres élus qui ont comme objectif premier de vous faire trébucher pour vous remplacer ? Et qui auront le pouvoir, tous les mercredis, de faire tomber le gouvernement ? Jamais.
La fébrilité est donc double. La responsabilité. L'affrontement. Les papillons dans mon estomac viennent de là. Il y en a des blancs. Il y en a des noirs.
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