Après avoir écouté la diffusion du point de presse, en direct de l'Assemblée nationale du Québec, avec Stéphane Bédard, porte-parole officiel de l'opposition, Jean-François Lisée, député de Rosemont et Sandrine Perrot, épouse de M. Lisée et chercheure Science Po au CERI, je suis peinée, sidérée, révoltée. Tout à la fois et plus encore.
Peinée
Peinée d'abord de voir Jean-François Lisée et Sandrine Perrot côte à côte pour tenter de contrebalancer les attaques adressées la semaine dernière par la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine Saint-Pierre, à l'égard du député d'abord et de sa famille, dont elle a étalé en public des détails de la vie privée.
Révoltée
Révoltée de continuer de constater que les députés du Parti québécois sont constamment acculés au pied du mur par des mensonges, des qu'en-dira-t-on, des mépris de la part de leurs adversaires politiques. Alors que ce sont les libéraux qui sont dans l'eau chaude. Et qui doivent des explications et des rectifications à la population.
Sidérée
Non contents d'être au pouvoir, ces derniers continuent de passer leur temps à salir les réputations, de manière éhontée comme nous venons d'en être témoins, au lieu de l'utiliser à nous représenter, à gérer nos finances collectives adéquatement et à améliorer notre qualité de vie.
Jean-François et Sandrine
Je connais Jean-François Lisée depuis plus de 30 ans. J'ai connu sa famille. J'ai fait la connaissance de Sandrine Perrot au début de leur relation alors que j'organisais pour le CMIESI, une délégation de spécialistes du Québec à Fès au Maroc, il y a plusieurs années, pour le Forum sur le dialogue des cultures et des civilisations.
Christine
J'ai aussi connu Mme Christine Saint-Pierre alors que je travaillais à l'Assemblée nationale. Nous faisions ensemble le trajet Québec - Montréal en voiture. Je ne reconnais plus la femme avec laquelle je discutais tout le long de l'autoroute 40, de nos vies personnelles, mais aussi de nos visions de la société dans laquelle nous voulions vivre. J'ai apprécié cette Christine.
Intégrité sans faille
Je sais à quel point Jean-François Lisée est méticuleux au point d'en devenir pointilleux. Lorsqu'on a affaire à lui, que ce soit personnellement ou professionnellement, il nous faut utiliser la bonne expression, avoir des preuves de ce que l'on avance, démontrer une très grande clarté et transparence. Bref. Se préparer à faire une démonstration en bonne et due forme de la justesse, à la syllabe près, de nos propos.
Des modèles de respect des choix professionnels
Quand nous savons aussi, pour l'avoir vécu à mon niveau d'implication, à quel point la vie politique est prenante et qu'elle entraine parfois et souvent des conséquences graves au sein de nos familles; des divorces, des séparations, des vies éclatées, des enfants que l'on ne voit pas souvent, grandir sans nous, qui nous reprochent nos absences plus tard; être témoin du défi que le couple Jean-François Lisée/Sandrine Perrot s'est lancé, de tenter de concilier à ce point travail et famille, des deux côtés de l'Atlantique, mériterait d'être cité comme un exemple, voire comme un modèle d'acceptation et du respect de l'autre dans ses choix professionnels.
Sacrifices
Rappelons que Mme Saint-Pierre n'a jamais eu d'enfant. Puisque l'heure est à étaler la vie privée des autres.
Elle n'a donc pas la capacité émotionnelle/personnelle de comprendre qu'atteindre et insulter une famille, mari, femme et enfants en bas âge, c'est porter atteinte à ce que l'on a de plus précieux. Surtout et avant tout compte tenu des sacrifices obligés et imposés par des carrières vouées au service de la société, tout en élevant des enfants en bas âge.
Les deux : Jean-François Lisée et Sandrine Perrot sont des êtres d'exception.
Visionnez, entre autres, cette vidéo. Vous en serez convaincus.
Chacun à leur manière, travaillent à rendre publique par leur recherche, les iniquités et les injustices; les souffrances des populations lointaines par les conflits armés, dans le cas de Sandrine Perrot.
Tout y passe
Rappelons que j'ai aussi eu droit pendant la campagne électorale de 2014 à du salissage en règle de la part de mon adversaire dans la circonscription d'Acadie, Mme Christine Saint-Pierre, alors qu'elle me prêtait des paroles que j'avais nuancées à plusieurs reprises lors d'un débat. Ce ne sont pas, bien entendu, les nuances qui ont été rendues publiques.
Tout cela a fait la manchette tout au plus une journée. Le mal n'était pas fait au niveau de la population ni du parti que je représentais, mais bien au sein de ma vie privée. Avec le résultat que, dans ma propre famille, mes amis, avec mon médecin spécialiste - qui porte une kippa et qui exerce à l'Hôpital Juif, j'ai dû m'expliquer ad nauseam.
Parler et agir autrement
Les Libéraux continuent de parler de respect et de transparence d'un côté et de l'autre n'hésitent pas à salir délibérément les réputations.
La population a choisi ce parti politique pour le représenter, malgré les corruptions, les magouilles dénoncées lors de la commission Charbonneau (CEIC), malgré la divulgation des malversations et malgré la richesse financière affichée, acquise de manière honnête, ou pas, par ses députés.
Arrogance, mépris, insultes
La population vous a choisi, vous, les Libéraux.
Par contre, la population n'a pas choisi de subir votre arrogance ni votre mépris, et encore moins vos insultes.
Jean-François Lisée est bien bon et fait preuve d'empathie de ne demander que des excuses ou des rétractations de la part de Mme Saint-Pierre.
C'est sa démission qu'il aurait dû exiger.
Son manque de rigueur en accusant sur la place publique son prédécesseur d'avoir dépensé l'argent public pour aller voir sa famille en France, sans avoir de preuves de ce qu'elle avance, nous donne un très bon aperçu de la manière dont nous sommes représentés à l'étranger par notre nouvelle ministre des Relations internationales et de la Francophonie : avec des qu'en dira-t-on, des approximations et des analyses sans profondeur.
Nous avons été témoins pendant la campagne électorale des propos tenus par M. Philippe Couillard, envers la première ministre, Mme Pauline Marois : « Elle va y goûter », avait-il dit.
Oui M. Couillard et Mme Saint-Pierre, Mme Pauline Marois y a goûté.
Nous, nous goûtons quotidiennement à votre médecine.
Il nous faudra apprendre à distiller goutte à goutte le venin que vous répandez et ne pas être contaminés.
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