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On se plait à croire au sein de ce nouveau gouvernement que le mouvement amorcé sera plus facile qu'à une autre époque. Peut-être. C'est quand un service diminue dans un hôpital, une école, ou qu'une facture augmente que la grogne prend racine.
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Le nouveau gouvernement libéral croit être en meilleure posture que Jean Charest qui, en 2003, avait voulu soumettre l'État québécois à une cure d'amaigrissement.

Jean Charest s'était fait élire majoritaire lors de son premier mandat en promettant une réingénierie, mais il a rapidement plié les genoux devant une opposition bien efficace («on n'a pas voté pour ça», disait le slogan).

Qu'est-ce qui pourrait faire que, cette fois-ci, le gouvernement réussisse le redressement des finances publiques?

Il y a l'opinion publique, bien sûr, qui sait qu'elle ne peut échapper éternellement à un régime d'austérité, à moins de nier l'existence des chiffres.

Le 7 avril près de 65% des électeurs ont voté PLQ et CAQ. S'il est vrai que François Legault martelait le mot «ménage», Philippe Couillard s'est montré plus dépensier et il aura sans doute à larguer certains engagements.

Il y a donc une solide majorité de députés qui veulent retrouver l'équilibre budgétaire et faire les sacrifices en conséquence.

Dans les officines libérales, on fait valoir que Charest a échoué parce qu'on avait mal mesuré les stigmates laissés par le grand redressement mené quelques années plus tôt par le péquiste Lucien Bouchard. Sept ans plus tôt, le premier ministre Bouchard a réussi son pari, suite à un sommet socio-économique qui a produit, entre autres, une loi anti-déficit qu'on ne cesse de piétiner.

Beaucoup de nos concitoyens se rappelleront surtout de ce qui a été présenté souvent comme un «saccage» du secteur public. Pour balancer ses livres, le Québec a envoyé à la retraite des dizaines de milliers d'employés qui ont sauté sur l'occasion de dire «bye bye boss» à des conditions très avantageuses.

Le problème, c'est que ce sont surtout des médecins, des infirmières, des enseignants qui ont mis fin à leur carrière, déculottant les deux grands réseaux qui ont mis des années à s'en remettre.

Le souvenir, plaident les libéraux, était trop frais sans compter que bien des gens se remémoraient la coupure de salaire 20% des fonctionnaires, ordonnée par le Parti québécois de René Lévesque en 1982. Ce coup de barre avait provoqué des manifestations brutales et une agitation à faire pâlir les carrés rouges.

En 2003, soutiennent des stratèges libéraux, le Québec n'était pas prêt à vivre un nouveau psychodrame.

«On était trop en avance, les gens n'étaient pas prêts à faire des sacrifices», analyse-t-on.

D'ailleurs, lors de la rencontre que le premier ministre Couillard a tenu la semaine dernière avec les leaders syndicaux, il leur aurait mentionné «on n'est pas en 1982, ni en 1996», ajoutant que la situation est toutefois très sérieuse.

Si on admet volontiers que le nouveau premier ministre n'a pas le charisme de Bouchard, on n'hésite pas à affirmer qu'il inspire la même «confiance tranquille» aux Québécois.

La CAQ va certainement s'associer au dégraissage du gouvernement qui ressemble à ses propositions. «On a mangé leur lunch», commente avec à-propos un conseiller du PLQ.

C'est le second budget des libéraux, celui du printemps prochain, qui fera foi de tout, car le Comité de révision des programmes (formé d'experts extérieurs) ne sera constitué qu'à l'automne.

On se plait donc à croire au sein de ce nouveau gouvernement que le mouvement amorcé sera plus facile qu'à une autre époque.

Peut-être. C'est quand un service diminue dans un hôpital, une école, ou qu'une facture augmente que la grogne prend racine.

Nous sommes encore à l'heure des grandes manoeuvres sans conséquence tangible.

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Lise Thériault

Le cabinet ministériel de Philippe Couillard

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