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Du cinéma sous speed pour les enfants

Dans la famille on aime le cinéma. Arrière grand-père projectionniste, grand-père et tatas cinéphiles, maman collectionneuse de DVD, le petit loup de 6 ans a mangé du Miyazaki (Chiro, Mon voisin Totoro, etc..) dès son plus jeune âge, mais aussi tout ce qui peut exister de grosses machines pour lutins, qu'on adore regarder en même temps qu'on se bâfre de popcorn dégoulinant. Bon public, donc.
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AFP

Dans la famille on aime le cinéma. Arrière grand-père projectionniste, grand-père et tatas cinéphiles, maman collectionneuse de DVD, le petit loup de 6 ans a mangé du Miyazaki(Chiro, Mon voisin Totoro, etc..) dès son plus jeune âge, mais aussi tout ce qui peut exister de grosses machines pour lutins, qu'on adore regarderen même temps qu'on se bâfre de popcorn dégoulinant. Bon public, donc.

Cette semaine on est allés voir Hôtel Transylania, et on a détesté. Mais vraiment, détesté.

On avait déjà eu le même sentiment désagréable au visionnement de Madgascar 3 (on est pourtant plutôt fans de la série), et autres Shrek 4 : du cinéma sous speed. De la cocaïne visuelle et auditive pour nos enfants. Une dose de crack qui les laisse, et nous avec, complètement hagards à la sortie du cinéma, vidés, lessivés, et avec le sentiment de s'être fait flouer par des types qui ont visiblement oublié en cours de route le public auquel ils sont sensés s'adresser : les enfants.

De l'arnaque.

Un bon film c'est d'abord une bonne histoire, disait François Truffaut. C'est donc l'histoire d'un type benêt qui tombe fou raide de la fille de Dracula, lequel a développé une haine pathologique des humains et s'est enfermé dans un manoir avec ses petits copains vampires, blobs, morts vivants et autres limaces. L'arrivée de l'étranger va provoquer panique, malentendus et forcément remise en question.

On aura donc compris, au bout de la quatrième scène, qu'à la fin tout ce petit monde découvrira qu'il est mal de juger sur les apparences et que la peur de l'autre c'est nul. Ouain, ça rappelle plein de trucs (des souris et des hommes dans Ratatouille ; des hommes et des dieux dans Princesse Mononoké, la liste est longue...). Formule éprouvée, et pourtant, la sauce ne prend pas.

Le film s'autodigèrerapidement à force de gags pétaradants, de dialogues au raz des paquerettes et de musique tonitruante. Un ramassis de sketches pour geek régressifs, servis sur un rythme trépidant sur fond de mauvaise variété pop américaine visiblement destinée à nous péter les tympans. Le tout après 30 minutes d'annonces publicitaires, quizz de stars débillisants, et autres bandes-annonces qui nous ont déjà laissés en état de mort cérébrale.

On a mal aux cheveux, juste envie de sortir de là. D'ailleurs le petit loup a déjà sa veste sur les épaules avant le générique de fin et la mine des mauvais jours, ceux où il découvreque son assiette est pleine de soupe aux poireaux alors qu'il attendait de la pizza. Le verdict est sans appel : « c'était nul ».

Il est du cinéma pour enfants comme de la littérature jeunesse : quelle que soit la nature du propos il réclame son propre langage, son propre rythme, sa propre musique, et il requiert un minimum de subtilité. Oui, les enfants sentent quand on les prend pour des imbéciles.

Pour finir une bonne nouvelle :

Le Festival du Nouveau Cinéma (FNC) propose du 10 au 21 octobre à Montréal une sélection de films pour enfants absolument magnifique, puisée dans la production mondiale la plus récente.

La programmation P'tits loupscomprend quatre longs métrages, parmi lesquels on ne manquera pas les films d'animation Les enfants loups et Le jour des corneilles. Il sera aussi possible des les emmener visionner des courts-métrages (trois sélections, par tranches d'âge), dont la plupart ne seront accessibles au grand public montréalais que lors du festival.

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