Dix à quinze pour cent des aînés souffriraient de maltraitance au Canada, selon une experte. Des chiffres inquiétants, mais qui n'augmentent pas.
C'est ce qu'a déclaré la professeure en service social à l'Université de Sherbrooke Marie Beaulieu durant des cours d'été de perfectionnement sur le vieillissement au campus de Shippagan de l'Université de Moncton.
Des intervenants de partout dans la province étaient invités à participer aux nombreux ateliers et conférences afin de parfaire leurs interventions auprès des personnes âgées.
La maltraitance chez les aînés a été un sujet abondamment abordé dans ces conférences.
Comme le rappelle Marie Beaulieu, la maltraitance, c'est de la violence ou de la négligence. « Mais cela peut prendre toutes sortes de formes : physique, psychologique, matérielle, financière, sexuelle, violation des droits, âgisme... », énumère celle qui est également titulaire de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les personnes aînées.
La maltraitance, ce n'est pas toujours noir et blanc. Il faut être à l'affût et faire des nuances.
Marie Beaulieu, professeure en service social à l'Université de Sherbrooke
Un phénomène important, mais stable
Un récent rapport, publié en juin, chiffre à 8 % ou 9 % le taux d'aînés à domicile qui seraient maltraités.
« C'est juste la pointe de l'iceberg. On pourrait parler de 10 % à 15 % des aînés qui souffriraient de maltraitance au Canada, et je ne serais pas surprise », indique Marie Beaulieu.
Toutefois, selon elle, il ne faut pas tirer de conclusion de la hausse du phénomène.
« Il y a de plus en plus d'aînés, donc, il y a plus de gens qui risquent d'être victimes. Et, le fait qu'on en parle de plus en plus et que les gens sont de plus en plus sensibilisés, on va plus le dénoncer », explique la professeure.
Selon moi, ce n'est pas un phénomène qui est plus important qu'avant, mais on en parle plus.
Marie Beaulieu, professeure en service social à l'Université de Sherbrooke
Le Nouveau-Brunswick bien outillé face au phénomène
Selon la directrice des soins à la Villa Beauséjour à Caraquet, Edna Lanteigne-Cormier, le Nouveau-Brunswick possède un bon système de protection des adultes.
On est bien avancé au Nouveau-Brunswick au niveau de la protection des personnes âgées.
Edna Lanteigne-Cormier, directrice des soins à la Villa Beauséjour à Caraquet
Edna Lanteigne-Cormier dit qu'elle n'a pas vécu, ni constaté, de cas de maltraitance dans son milieu.
« Dans les foyers de soin du Nouveau-Brunswick, la loi nous oblige à documenter et les incidents qui se passent dans nos milieux, que ce soit une chute ou une ecchymose qu'on remarque sur un résident », explique-t-elle.
Avec les informations de Mathieu Boudreau
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