Le rapport final du Bureau de la sécurité des transports (BST) minimise le rôle joué par Transports Canada dans la tragédie de Lac-Mégantic, conclut une nouvelle analyse produite par le Centre canadien de politiques alternatives.
Un texte de Sylvie Fournier
Dans son troisième rapport depuis les événements, intitulé Questions sans réponse, et qui sera publié mardi, le groupe de réflexion réclame la tenue d'une commission d'enquête publique afin de lever le voile sur toutes les causes de l'accident ferroviaire, l'un des plus meurtriers à être survenus au Canada.
Le Centre s'interroge sur le fait que dans le rapport du BST, seuls trois des 18 facteurs ayant contribué à l'accident sont reliés à l'échec de la réglementation.
Selon une de ses sources, « la MMA [l'opérateur ferroviaire] a reçu un coup de pied au cul, Transports Canada, une tape sur les doigts ».
Le BST passe en effet sous silence le fait que Transports Canada a fermé les yeux sur les risques causés par la croissance importante du transport du pétrole par trains.
Plusieurs infractions réglementaires ont également été reléguées à de simples facteurs de risque, ainsi que le manque de ressources du ministère.
Le Centre canadien des politiques alternatives est encore plus sévère envers le gouvernement, qu'il accuse d'avoir trahi la confiance du public.
Il relève 14 défaillances réglementaires qui ont mené à l'accident et se demande si l'ultime responsabilité n'en revient pas au plus haut sommet politique, plutôt qu'à trois employés de la MMA « qui se situent au bas de la pyramide de reddition de comptes ».
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