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Vision Globale achetée pour aider la campagne de PKP ?

Vision Globale achetée pour aider la campagne de PKP ?
CP

QUÉBEC - Un groupe d'actionnaires minoritaires accuse Groupe TVA d'avoir fait l'achat de Vision Globale pour favoriser l'accession de Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois.

«C'est évident», lance Quyn Pham, directrice, marketing et communications, chez Jarislowsky, Fraser Limitée.

Son entreprise de gestion de placements, de même que Gestion d'actifs Lester, représente un groupe d'actionnaires minoritaires du Groupe TVA qui s'estiment lésés par la transaction. Le montant de 118 millions$ est exagéré, selon eux. Ils ont déposé une demande d'enquête auprès de l'Autorité des marchés financiers.

Plus tôt ce mois-ci, le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale a blâmé Pierre Karl Péladeau pour avoir plaidé en faveur de l'achat de Vision Globale par Québecor au cours d'une intervention auprès du PDG d'Investissement Québec, de même qu'en commission parlementaire. Le commissaire n'a toutefois pas recommandé de sanction, estimant qu'il s'agissait d'une erreur due à l'inexpérience du député.

Le rapport souligne notamment que Pierre Karl Péladeau a d'abord approché les Studios Mel's pour leur offrir d'utiliser les locaux désaffectés de l'ancienne aérogare de Mirabel, situés à proximité de sa circonscription de Saint-Jérôme. C'est à ce moment-là que le député a appris que les Studios Mel's se trouvaient dans une situation financière précaire et que l'idée a émergé d'approcher le Groupe TVA pour conserver l'entreprise au Québec.

«Il s'est impliqué pour protéger les emplois, pour le bien de sa région», dit Charles Nadim, gestionnaire d'actions canadiennes chez Jarislowsky, Fraser Limitée.

«Comment est-ce que c'est bon pour les actionnaires de TVA?», ajoute-t-il, estimant que la transaction n'est pas profitable.

Charles Nadim croit que les actionnaires paient pour une décision politique de Pierre Karl Péladeau. Le financement proposé pour la transaction inclut l'émission de nouveaux titres qui dilueraient la valeur des actions minoritaires.

«C'est correct pour un politicien de vouloir garder des jobs au Québec, ajoute Stephen Takacsy, directeur des placements, chez Gestion d'actifs Lester inc. Mais mettre l'acquisition de cette compagnie sur le dos d'une société publique qui a des actionnaires minoritaires, de leur faire acheter une compagnie qui n'est pas un bon fit à un prix astronomique, ça ce n'est pas correct.»

Il rappelle que, lorsqu'il s'est porté candidat en campagne électorale, Pierre Karl Péladeau s'était engagé à ne plus intervenir dans la gestion des entreprises de Québecor. «Il n'est plus censé être impliqué», dit Stephen Takacsy.

Les actionnaires minoritaires demandent maintenant que la transaction soit soumise à un vote.

Pierre Karl Péladeau n'a pas souhaité commenter la nouvelle, affirmant que le dossier relève de Québecor.

Pour sa part, Groupe TVA affirme dans un communiqué que les arguments des plaignants sont «non-fondés» et que «la stratégie mise de l’avant a toujours eu comme objectif de créer de la valeur pour l’ensemble des actionnaires de Groupe TVA».

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Pierre Karl Péladeau à Saint-Jérôme

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