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Excavation à Montréal pour trouver les restes d'un enfant

Excavation à Montréal pour trouver les restes d'un enfant
Getty Images

MONTRÉAL - Les travaux d'excavation visant à trouver les restes d'une enfant portée disparue il y a plus de 36 ans, dans le nord de Montréal, n'ont finalement pas donné les résultats espérés, vendredi.

Ces restes sont ceux de Yohanna Cyr, qui était âgée de 18 mois au moment de sa disparition, le 15 août 1978. La petite fille habitait Saint-Laurent avec sa mère et le nouveau conjoint de celle-ci.

L'enquêteure affectée au dossier, Marie-Julie Durand, a indiqué que le dossier restait ouvert mais que les policiers étaient arrivés au bout de leurs pistes pour le moment.

La sergente-détective a indiqué qu'ils recherchaient une boîte en métal — de la taille d'une huche à pain — qui pourrait contenir les restes de la fillette.

«Je me sens très triste pour la famille, a exprimé Mme Durand aux médias. Même si on savait dès le départ qu'il y avait de grosses chances qu'on ne trouve rien, il fallait valider l'information qu'on avait. Mais c'est sûr que ce sont des mauvaises nouvelles pour la famille.»

La sergente-détective a affirmé que la disparition de Yohanna Cyr demeurait un dossier d'enquête ouvert. Elle a toutefois reconnu que la police avait tout fait ce qui était possible en fonction des plus récents indices mis à leur disposition.

La disparition de Yohanna Cyr est l'un des plus anciens cas documentés au Québec et celui concernant la plus jeune personne à être disparue.

«Le dossier n'est pas terminé, a-t-elle fait valoir aux médias. Si jamais il y a quelqu'un qui sait quelque chose, il est invité à aller de l'avant par l'entremise d'Info-crime ou du 911.»

Plus tôt vendredi, la mère de l'enfant, Liliane Cyr, espérait en avoir le coeur net afin de pouvoir tourner la page une fois pour toutes. Elle était visiblement déçue en quittant les lieux, où elle s'était rendue afin d'observer les recherches des policiers.

Elle ne savait pas trop comment elle réagirait si la police trouvait des restes. Il y a à peine trois ans, elle avait encore l'espoir de revoir sa fille vivante. Cette fois, elle cherchait à faire son deuil, espérant que «ce soit la fin».

Les quelque 30 dernières années ont été difficiles, avec plusieurs hauts et bas. À un certain moment, en 2005, les autorités avaient cru avoir trouvé Yohanna — une femme lui ressemblant vivait en Californie et cherchait ses parents biologiques.

«Je croyais que ça y était», a confié Liliane Cyr, qui avait été déçue lorsque les résultats d'ADN s'étaient révélés négatifs. En 2013, un croquis à un âge avancé de Yohanna Cyr avait été dévoilé.

Vendredi, dans le nord de Montréal, les policiers ont creusé à deux endroits qui avaient été identifiés par des étudiants en génie de l'École Polytechnique, à la recherche d'une boîte de métal qui aurait pu contenir les restes de l'enfant.

Au moment de la disparition, la mère avait confié sa fille à son conjoint pendant une semaine car elle devait aller travailler sur la Côte-Nord. À son retour, l'homme lui avait annoncé que la fillette s'était noyée dans le bain et qu'elle avait déjà été enterrée.

La dame avait alerté la police qui a plus tard arrêté le conjoint, un Américain de 32 ans. Il a ultérieurement été libéré, faute de preuves.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a rouvert l'enquête en 2011 après qu'une dame qui habitait Saint-Laurent lui eut relaté qu'à la fin d'une soirée d'août 1978, elle avait vu le suspect sortir de la maison de sa conjointe vers minuit et s'éloigner à pied avec une boîte en mains, ce qu'elle avait trouvé étrange.

Les enquêteurs avaient été amenés à comparer des photographies aériennes du secteur prises en 1971 et en 1979. Ils ont ciblé un terrain sur lequel a été aménagé le stationnement du Centre de loisirs de Saint-Laurent situé sur la rue Grenet, à proximité de l'intersection des boulevards Marcel-Laurin et de la Côte-Vertu.

La police avait alors fait appel aux étudiants de l'École polytechnique de Montréal. Munis d'un appareil de détection, ils ont trouvé au printemps dernier une anomalie dans le sol du stationnement; la police a décidé d'y revenir le 24 septembre dernier et il a été décidé que des fouilles auraient lieu dans l'espoir que les restes de Yohanna Cyr soient enfin trouvés.

Le principal suspect, l'ex-conjoint, est encore vivant et refuse de coopérer avec les autorités.

«J'ai été le rencontrer aux États-Unis il y a deux ans. Il ne veut pas donner d'information au point où on en est», a indiqué Mme Durand.

Des numéros confidentiels lui ont été laissés au cas où l'homme, aujourd'hui âgé dans la soixantaine, en viendrait à vouloir révéler certaines choses.

Au-delà des procédures en justice, «l'important, 37 ans plus tard, est de donner des réponses à la mère, à la famille», a-t-elle exprimé.

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