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Référendum: les jeunes Ecossais frileux à l'idée de quitter le Royaume-Uni

Référendum: les jeunes Ecossais frileux à l'idée de quitter le Royaume-Uni

Les adolescents de 16-17 ans sont exceptionnellement invités à prendre part au référendum d'indépendance en Ecosse, mais alors que les séparatistes escomptaient leur soutien massif, ces nouveaux électeurs paraissent modérément séduits par une séparation d'avec Londres.

En élargissant le vote aux 16-17 ans, le Premier ministre écossais Alex Salmond espérait récolter davantage de voix indépendantistes. Mais les jeunes pourraient au contraire faire peser encore davantage la balance dans le camp des unionistes.

Favorable à l'indépendance dans un premier temps, Sean Thomson, 16 ans, qui habite le comté du Perthshire, au nord d'Edimbourg, votera finalement contre. "J'ai changé d'avis lors de la publication du livre blanc du SNP (ndlr: le parti au pouvoir) insuffisant sur l'économie", estime celui qui figure au nombre des 50 jeunes sélectionnés par la BBC dans le cadre d'un programme intitulé "Generation 2014".

Sean Thomson n'est pas un cas isolé. Selon un sondage réalisé en juin par des chercheurs de l'Université d'Edimbourg, 52% des 16-18 ans sont opposés à l'indépendance, 29% seulement sont pour et 19% indécis.

Ce rejet de l'indépendance s'expliquerait notamment par le fait que "le concept de frontière à moins d'importance pour les jeunes aujourd'hui. Ils voyagent beaucoup et un grand nombre espèrent travailler à l'étranger", analyse John Peterson, spécialiste de l'Europe à l'Université d'Edimbourg.

Pour autant si l'indépendance ne séduit pas la jeunesse autant qu'espéré par le camp du oui, celle-ci se passionne pour le référendum.

Ils sont près de 98.000 âgés de 16-17 ans à s'être inscrits sur les listes, soit près de 80% de cette tranche d'âge, selon les chiffres de l'Office nationale des statistiques.

"C'est génial d'avoir la chance d'être impliquée dans le débat politique. Je suis immédiatement allée m'inscrire sur les listes électorales", s'exclame pour l'AFP Eloïse Watson Reinhardt, lycéenne de 16 ans habitant Glasgow, et qui votera en faveur de l'indépendance.

"Ce référendum nous intéresse au plus haut point. Depuis des mois, nous en discutons beaucoup entre amis, à l'école et en famille", explique Sean Thomson.

"Les gens de mon âge sont très au fait et veulent entendre les différentes problématiques, mais ils ne veulent pas d'un débat politique laissant une place à la calomnie, à la diffamation, et aux fausses rumeurs", souligne Robbie Nicol, 16 ans, membre d'un groupement baptisé Parlement des jeunes écossais.

Nés avec internet, 67% des jeunes électeurs ont davantage suivi la campagne sur les réseaux sociaux qu'à la télévision et la radio (63%), ou encore sur les sites d'information (48%), selon des chercheurs de l'Université d'Edimbourg.

A un mois du référendum, les deux camps rivaux "Better together" et "Yes Scotland" occupent donc le terrain sur internet, conscients de l'impact des réseaux sociaux auprès des jeunes.

La branche jeune du parti séparatiste SNP publie ainsi régulièrement des vidéos sur Youtube vantant les avantages d'une Ecosse indépendante.

Le camp adverse du "Better Together" poste pour sa part sur Facebook des photos parodiant Alex Salmond, le Premier ministre écossais, qui ont récolté plus de 160.000 "j'aime".

James Kane, 16 ans, fait partie des indécis qui attendent beaucoup des réseaux sociaux.

"Mes examens de fin d'année étant terminés, j'ai du temps pour me forger mon opinion et je vais aller sur Facebook et Twitter, c'est plus dynamique. Les idées principales sont résumées en quelques lignes", déclare à l'AFP cet adolescent d'Argyll (ouest d'Edimbourg).

Selon la moyenne des sondages compilées début août, 46% des quatre millions d'électeurs s'apprêteraient à voter en faveur du maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, par ailleurs composé de l'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, et 36% pour l'indépendance.

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